Il s'agit d'un cri de résistance et de lutte plus que jamais acharnée contre les tentatives malsaines qu'entreprennent certains courants rétrogrades pour freiner la progression de la Tunisie vers le modernisme et la démocratie; un cri que lance la société civile au nom des Tunisiens libres. En effet, l'Ugtt a organisé samedi dernier, au Palais des congrès, et en collaboration avec la société civile un rassemblement général célébrant la Fête internationale de la femme. Ont répondu présent à cette manifestation bon nombre d'associations militant pour les droits de la femme et pour les droits de l'homme dont la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme, l'Association tunisienne des femmes démocrates, la section tunisienne d'Amnistie internationale ainsi que l'Afturd. Cette rencontre est placée sous le slogan: «Pour une constitution garante des droits de la femme». Loin d'être une occasion pour étaler des tirades longitudinales et redondantes et encore moins pour réciter des interventions académiques, le rassemblement général a pris plus l'aspect d'une fête, celle de la femme en général, et celle tunisienne en particulier. La femme est la moitié de la société. La définition du savant et intellectuel Tahar Hadded trouve sa concrétisation dans un groupement sociétal représentatif de la Tunisie; une Tunisie qui impose sa féminité et le mérite de ses militantes. Femmes, hommes, tous âges confondus, mais aussi enfants chantaient à casser la voix, tel une chorale reprenant et accompagnant chaque mélodie et chaque message chanté par la troupe pour la recherche musicale de Gabès. Cette dernière s'adonne à cœur joie aux chansons à textes engagés, longtemps bannies par l'ancien régime car appelant à la liberté, à la tolérance et au respect de l'opinion. Hommage à l'étendard national Outre la femme tunisienne à laquelle est dédiée cette célébration, un autre invité d'honneur a pris part à la fête, chéri et vénéré comme il se doit. Il s'agit de l'étendard national qui a été outré il y a quelques jours par des salafistes au campus de La Manouba. Symbole de l'identité nationale, de l'appartenance à cette terre et à l'Indépendance, le drapeau national constitue un repère incontournable dans l'Histoire de la Tunisie et dans son avenir. Outrer le drapeau s'avère une menace pour l'Histoire de notre pays et un faux pas inadmissible dans le parcours de la révolution. «Celui qui n'apprécie pas le drapeau national n'a qu'à quitter le pays car ce drapeau est celui de la Tunisie», déclare le chanteur. L'assistance chantait la révolution, la liberté, les droits de la femme, l'amour de la patrie mais aussi la résistance contre l'esprit dogmatique et rétrograde. Suite à l'ambiance festive, les parties participantes à ce groupement ont exprimé, tour à tour, leur position quant au contexte national. Elles ont souligné, et à l'unanimité, leur attachement aux valeurs d'équité entre les genres et au soutien inconditionné pour la cause féminine et les acquis de la femme tunisienne Mme Radhia Zekri, représentant l'Afturd, a appelé la société civile à faire preuve de vigilance et à former, ensemble, un réseau de contre-pouvoir pour empêcher l'atteinte aux acquis de la femme et ceux de la Tunisie.