Jamel Saïhi vit une saison pleine. Son club, le Montpellier HSC, est à la lutte avec le Paris-SG pour le titre de champion de France. Et le milieu défensif a disputé sa première Coupe d'Afrique avec la Tunisie. Malgré l'élimination en quart de finale de la CAN 2012, Saïhi espère bien que les «Aigles de Carthage» reviendront plus forts en 2013. Pour cela, il glisse un conseil à son compatriote, Youssef Msakni. En début de saison, si on vous avait dit que Montpellier serait à la lutte pour le titre de champion de France, l'auriez-vous cru? Non, c'est sûr. Mais on savait qu'on avait des joueurs de qualité et qu'on pouvait faire une bonne saison. On a confirmé. Quand on voit le classement et le jeu produit actuellement... (Il hésite) Plus forts, oui, par moments. En tout cas, au même niveau. On l'a montré en allant gagner à Lille. On a obtenu de bons résultats contre les grosses écuries. A nous de ne pas nous relâcher, de continuer à bosser pour bien finir la saison. On joue au chat et à la souris avec les Parisiens, au classement. Un coup, on est premiers, un coup, ce sont eux. Mais on ne se prend pas la tête par rapport à tout ça. Ce qui nous arrive est exceptionnel. Il reste encore douze matches. On va prendre un maximum de points et on verra le résultat en mai. Quand le président du club, Louis Nicollin, vous présente comme un vrai Pailladin, l'âme du club en quelque sorte, cela vous touche-t-il ou trouvez-vous cela excessif? Ça me touche évidemment. Il a un peu raison : je suis né à Montpellier et j'ai fait toute ma formation à Montpellier. C'est une grande fierté d'obtenir ces résultats avec mon club formateur. Passer de Montpellier à l'équipe nationale de Tunisie, est-ce que ça a été un choc culturel? Non, ça fait plusieurs années que je joue avec la Tunisie. J'ai joué avec les juniors puis les A. Tout s'est bien passé même si je n'ai pas grandi en Tunisie. Mais c'est mon pays d'origine et j'essaie de lui apporter toute mon expérience européenne. Jouer en équipe nationale vous a-t-il rendu plus fort? Je ne sais pas. Ça m'a sans doute fait progresser, car on pratique un football plus physique en Afrique. L'équipe nationale est un plus, quoiqu'il arrive. Avez-vous digéré l'élimination de la Tunisie en quart de finale de la CAN 2012, face au Ghana? C'est oublié. Je suis concentré sur Montpellier maintenant. Personne ne voyait la Tunisie en quart de finale. On a fait une bonne compétition même s'il y avait moyen de faire mieux. Maintenant, il y a une CAN 2013 et une Coupe du monde 2014 à préparer. Il y a de belles échéances. L'équipe est jeune et reste en reconstruction. On dit qu'il y avait des tensions dans le groupe durant la CAN 2012. Confirmez-vous? Des tensions, il y en a dans toutes les équipes. Quand des joueurs évoluent en Tunisie et d'autres en Europe, parfois ça se passe bien et parfois ça se passe moins bien. C'est le football. L'essentiel, c'est que tout le monde tire dans le même sens. Quel est le plus grand souvenir qui vous restera de la CAN 2012? La qualification pour les quarts de finale déjà. Même si les stades n'étaient pas pleins au Gabon, cette CAN 2012 a été une belle compétition. J'ai été surpris par la qualité des infrastructures. Certains joueurs du championnat tunisien vous ont-ils impressionné durant cette CAN 2012? Ont-ils leur place en Europe? Oui, il y a quelques joueurs de talent. Youssef Msakni a fait une bonne compétition. Il peut jouer en Europe. Mais il ne faut pas qu'il s'attarde, qu'il reste trop longtemps en Tunisie.