Quand on sait que plus de 85% de la clientèle européenne nous parviennent par voie aérienne et que la majeure partie de cette clientèle est gérée à travers le tour-operating classique, l'on peut aisément mesurer l'importance du transport aérien pour le tourisme tunisien et le poids grandissant des tour-opérateurs étrangers dans les circuits de distribution et de commercialisation de l'offre touristique tunisienne. Alors que la relance de l'activité touristique s'érige en une priorité de premier ordre, il a fallu explorer les voies qui s'inscrivent dans cette optique. C'est précisément dans le but de booster le tourisme tunisien sur les marchés émetteurs qu'une convention de soutien et de partage des risques au niveau du transport aérien a été signée le 15 mars dernier entre l'Office national du tourisme tunisien, la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, la Fédération tunisienne des agences de voyages et les compagnies relevant du pavillon national, en l'occurrence Tunisair, Nouvelair et Tunisair Express. La démarche a pour ambition d' inciter les TO et partenaires du tourisme tunisien à maintenir leurs programmations aériennes sur la destination moyennant une prise en charge prélevée du Fonds d'amélioration de la compétitivité du tourisme tunisien (FODEC) de la différence en fonction du coefficient de remplissage des avions. En d'autres termes, pour une réservation réalisée partiellement par les TO, la partie tunisienne représentée par l'ONTT, la FTH et la FTAV interviendra pour le règlement des sièges vides pour un coefficient de remplissage au-delà de 50 %. Ainsi, le TO ne s'engage que sur 50% seulement du taux de remplissage de l'avion. La convention en question a préconisé la limitation dans le temps de ce soutien puisqu'elle s'étalera sur une période de trois mois, allant du 1er mars au 31 mai 2012. En fait, cette formule a été expérimentée en mai et juin 2011 et a donné des résultats jugés positifs dans la mesure où la destination tunisienne a gagné environ 38.000 clients pour un soutien d'une valeur de 750.000 dinars. Cette clientèle maintenue grâce à cette démarche a généré, selon les responsables de l'administration du tourisme, des recettes dépassant les dix millions de dinars. Il convient de noter que les principales clauses de la convention portent sur l'incitation des tour-opérateurs chartérisant avec Tunisair et Tunisair Express à maintenir leurs programmes charter à travers un soutien financier qui vient renforcer – dans cette conjoncture exceptionnelle – l'effort commercial consenti par ces deux compagnies aériennes. L'article trois de la même convention stipule que le mode de calcul de ce soutien financier est fait sur la base du coefficient de remplissage des vols Nord-Sud. Il est accordé à travers la prise en charge par l'ONTT qui réglera à Tunisair et à Tunisair Express les sièges vides non réalisés pour un coefficient de remplissage au-delà de 50 % inclus et jusqu'à 90 % (soit un maximum de 40 % de la capacité). Pour les réalisations dont le coefficient de remplissage est strictement inférieur à 50 %, elles ne seront pas prises en compte. Le prix du siège vide sera calculé et facturé sur la base hors taxes et surcharge kérosène incluse. Il est fixé back to back. Après exécution des vols accordés, Tunisair et Tunisair Express établiront leurs factures suivant le nombre de sièges vides arrêté et le prix par siège fixé. Pour le bon fonctionnement de cette convention et conformément à l'article cinq, un comité de gestion sera mis en place, composé d'un représentant de chacun des signataires de la présente convention. Il s'occupe essentiellement de la gestion de ce mouvement à travers la validation du soutien à accorder à chaque vol et le suivi des réalisations des vols.