Le trafic au poste frontière de Ras Jédir a repris son cours normal, dans les deux sens, depuis quelques jours. Seules les voitures immatriculées à l'étranger n'ont pas le droit d'être dédouanées sur place et franchir le poste en direction de la Libye. Le nombre de ces véhicules a atteint 300, rien que dans la ville de Zarzis. Leurs propriétaires se trouvent ainsi bloqués et ils ont observé un sit-in dans le port commercial, hier, et ils comptent récidiver 48 heures après si on ne leur trouve pas de solution, d'après M. Belhiba qui parle au nom de ces travailleurs à l'étranger et qui a rendez-vous avec le gouverneur de Médenine, vendredi après-midi. Mais la situation le long de la frontière reste fragile et instable, surtout à l'intérieur du territoire libyen. Dans la zone limitrophe en général, les réseaux des passeurs et des contrebandiers tunisiens et libyens existent en bon nombre, et ils sont toujours opérationnels malgré les gros efforts accomplis par les gardes-frontières qui sont en permanence à l'affût. Cette semaine, les patrouilles mixtes (douane-garde national et armée) ont arrêté 25 camions chargés de bétail et un grand camion rempli de fer, en direction du territoire libyen. Tout a été saisi et les procédures administratives ont été effectuées. Un peu plus loin de la frontière, et plus précisément dans le gouvernorat de Gabès, les gendarmes ont arrêté d'autres trafiquants transportant des produits interdits à destination de la Libye. Il s'agit d'un camion chargé de 4 tonnes d'engrais, un autre avec à bord des pièces de rechange pour automobiles, 6.800 paquets de cigarettes importées, 5.000 paquets de cigarettes tunisiennes et 200 lampes électriques portatives. Dans l'autre direction, nos gardes-frontières ont arrêté deux véhicules libyens chargés de 3 tonnes de cuivre et 640 téléphones portables ainsi qu'une voiture dont la plaque minéralogique est falsifiée. Les bacs Jorf - Ajim en grève Les bacs qui assurent le trafic maritime dans le golfe de Boughrara, entre la localité de Jorf à Sidi Makhlouf et Ajim à Djerba, n'ont pas bougé jeudi. Non pas à cause du mauvais temps mais parce que les employés ont observé une grève de 24 heures (de jeudi à 5h00 du matin jusqu'à vendredi à la même heure). Pour se rendre ou quitter l'île de Djerba, les passagers ont dû emprunter la MC117 et passer par Zarzis puis la chaussée romaine. «Les négociations entamées entre la fédération générale des travaux publics et le ministère de tutelle n'ont pas abouti», nous dit Salem Kerdi, secrétaire général du syndicat de base à la direction régionale de l'équipement de Médenine. «Plusieurs demandes revendiquées depuis longtemps n'ont pu être satisfaites, et nous sommes disposés à aller encore de l'avant, pour plus de pression, afin de garantir nos droits», a-t-il ajouté.