La direction régionale de la santé et le service d'imagerie médicale ont organisé, le 17 mars, avec la collaboration de l'Association tunisienne des sages-femmes, un séminaire de sénologie autour du thème «Dépistage du cancer du sein chez les femmes jeunes dans la région de Kaiouran». Cette journée, qui a vu la participation d'un grand nombre de sages-femmes, de gynécologues, de médecins de première ligne et de radiologues, a comporté des communications affichées et plusieurs conférences d'actualité appuyées par des supports didactiques et des CD autour de thèmes précis. Il s'agit surtout des indications de la mammographie, des techniques de la mammographie, et de la microbiopsie mammaire : expérience de l'équipe de radiologie de Kairouan. Il s'agit également du comportement à risque chez les adolescents et les jeunes et de l'IRM pelvienne et du cancer du col. Les participants à ce séminaire, dont les débats étaient fructueux, ont insisté sur le fait que le cancer du sein a cette particularité qu'on peut presque toujours le traiter efficacement s'il est pris à temps. Mme Rafika Alouini, professeur agrégée, a précisé dans ce contexte qu'en Tunisie, le cancer du sein touche 1 femme sur 27 (en Europe 1 sur 9) et 11% des cas détectés concernent les femmes âgées de moins de 40 ans : «Ils sont très virulents à cet âge-là. Par ailleurs, la taille moyenne de découverte de ce type de cancer dans notre pays est de 4 cm alors qu'il faudrait le découvrir avant 2 cm pour qu'il y ait un traitement conservateur qui éviterait l'ablation du sein. Plus le cancer est décelé tôt, meilleure est la réussite du traitement. En outre, le traitement est lourd car il y a souvent ablation du sein, suivie d'une chimiothérapie puis d'une radiothérapie, avec beaucoup d'effets secondaires. Et les conséquences psychologiques sont énormes. C'est pourquoi il faudrait organiser davantage de campagnes de sensibilisation auprès du large public afin d'encourager les femmes à subir, tous les deux ans, un examen de dépistage par mammographie. Et puis la femme peut procéder une fois par mois à l'autopalpation. Enfin, il y a des facteurs qui protègent la femme dont l'allaitement, la gestation et une alimentation équilibrée. Par contre, l'hormonothérapie peut favoriser le cancer du sein…», ajoute le Pr Alouini. Notons qu'au service d'imagerie médicale de Kairouan on pratique 1.200 mammographies par an, on y pratique également la microbiopsie sous contrôle échographique des lésions suspectes qui peut confirmer ou non la malignité de la lésion visible à la mammographie. Les comportements à risque Parmi les autres thèmes débattus au cours de ce séminaire, figure celui relatif aux comportements à risque chez les jeunes. Le Dr Hanène Hlioui, coordinatrice scolaire, a expliqué dans ce contexte que les adolescents et les jeunes sont peu informés sur les risques des rapports sexuels non protégés et peu outillés pour prévenir les IST. Le préservatif masculin serait peu utilisé et le nombre des IVG chez les jeunes filles ne cesse d'augmenter. En outre, les demandes en informations, en éducation, en communication et en services de santé sexuelle et de la reproduction restent très peu satisfaites.