Depuis hier et jusqu'au lundi 9 avril, la ville de Douz sera aux couleurs du théâtre, à travers le désormais traditionnel festival national du 4e art. Une dizaine de pièces de théâtre se succèdent sur la scène du théâtre de la ville et celle de la maison de la culture Mohamed-Marzougui, en plus d'une table ronde, prévue aujourd'hui, autour de l'avenir du théâtre et, enfin, d'un atelier de fabrication de marionnettes qui est ouvert aux enfants. L'ouverture a ainsi été assurée, hier, par une nouvelle production de la troupe municipale de la ville de Douz, qui célèbrait, par la même occasion, son 20e anniversaire. Tiryag (antidote) est une pièce signée Makram Sanhouri, un jeune fraîchement diplômé de l'Institut supérieur des arts dramatiques (Isad). Elle décrit une course absurde derrière un mirage. L'errance est sans fin sur cette scène dépouillée. Plus de limites, plus de repères... L'inquiétude est absolue. La scénographie est construite à partir du patrimoine bédouin, plus exactement celui des Touareg... Mais, dans cette quête de l'absolu, les aiguilles des montres s'affolent et le temps perd de son importance. Tout semble s'écrouler, quand on se met face à des questions sans réponses: peut-on déraciner un homme du désert? Peut-on limiter le vide, la valse des dunes ? Peut-on ignorer l'histoire sans début ni fin? Peut-on, tout simplement, être indifférent à la magie d'une beauté mystérieuse? Loin du sable, cet homme s'est endurci. Son regard ne peut plus s'évader... Il oublie son désert pour ne plus souffrir. Il devient aveugle et sourd et perd la trace pour son retour… Cette pièce cédera la place, aujourd'hui, à la représentation de la pièce Taqarir (rapports) qui sera suivie de la pièce algérienne Makteb raqm 13 (bureau numéro 13). La matinée du dimanche sera réservée à une production pour enfants intitulée Ghinaiya al Alouan (la chanteuse des couleurs). Le Maroc sera à l'honneur, en début de soirée (18h00), avec la pièce Karasi al iîtiraf (les chaises de l'aveu). Retour, dès 21h00, aux productions tunisiennes avec Infilet (dérapage). La journée de clôture démarrera avec une pièce pour enfants «Ghabet essalem» ( la forêt de la paix) et elle s'achèvera avec deux représentations A'mel yaoumi (ouvrier journalier) et Ghazal al Banet.