Le congrès unificateur des partis démocratiques du centre, dont les travaux ont démarré hier à Tunis, à la faveur du 5e congrès du Parti démocratique progressiste (lequel sera le dernier congrès du PDP qui n'aura plus d'existence, le lundi 9 avril lors de l'annonce officielle du nom du nouveau parti unificateur et de la composition de sa direction), a-t-il déjà livré son verdict bien avant le commencement effectif de ses assises, aujourd'hui à Sousse ? Il semble, en effet, que les dés sont déjà jetés et que d'après l'accord auquel sont parvenus les trois grands partis constituant le nouveau parti, Maya Jeribi S.G du PDP occupera les fonctions de secrétaire générale. Ce nouveau parti aura pour appellation l'un des trois noms suivants : «Le Parti républicain», «Al Irada» ou «Al Liqaa». Maher Hanine, membre du bureau politique du PDP révèle que «le nom du parti sera choisi à l'issue du vote des participants au congrès dont les travaux se poursuivent aujourd'hui et demain à Sousse. D'autre part, le parti sera dirigé par un comité exécutif à la tête duquel il y aura un secrétaire exécutif qui sera issu du parti Afek Tounès en la personne de Yassine Brahim. Au programme, la création, également d'une commission politique qui sera composée de neuf personnes et qui sera présidée par Nejib Chebbi, fondateur et actuel président d'honneur du PDP». L'accord passé entre Afek Tounès, le PDP et le Parti républicain prévoit aussi un arrangement selon lequel 70% des postes de direction au sein du nouveau parti iront au PDP et à Afek Tounès (les 2/3 de ces mêmes 70% reviendront à Maya Jeribi et ses lieutenants, le tiers restant sera consacré à Afek Tounès), 5% seront cédés au Parti républicain et les 25% des postes restants seront répartis entre les autres partis composant la nouvelle coalition, à savoir le mouvement de la dignité et du développement, le Parti de la Justice sociale démocrate, le Parti Al Irada, le mouvement Biladi et les personnalités qui se sont portées candidates à la Constituante sur des listes indépendantes dont Slaheddine Zahaf, membre de l'ANC. Peut-on dire que le PDP a raflé l'essentiel des postes à pourvoir ? La réponse de Maher Hanine à cette question est claire et précise : «L'accord sur la répartition des responsabilités a pris en compte la taille, la force et la présence de chaque parti sur la scène politique nationale ainsi que le nombre des sièges qu'il a remportés à l'Assemblée nationale constituante. L'essentiel pour nous est d'avoir un parti plus fort, plus développé dans les régions avec une force de mobilisation plus étendue et plus influente qui porte les espérances des Tunisiens et qui sera prêt en vue des futures échéances électorales. Le PDP aura son rôle à jouer mais à partir du 10 avril ce sera un nouveau et un seul parti et on oubliera très vite les anciennes appartenances. Quant à la fusion avec l'Initiative de Si El Béji Caïd Essebsi, je pense qu'elle n'est pas à l'ordre du jour. A partir du 10 avril, nous serons appelés à travailler avec ceux qui partagent nos valeurs et les fondements du projet sociétal pour l'instauration duquel nous militons et à la tête de ces forces, le Parti de la voie démocratique et sociale qui vient de naître à la suite de la fusion d'Ettajdid, du Parti du travail tunisien et des personnalités appartenant au PDM». De son côté, Samir Taïeb, porte-parole de la Voie démocratique et sociale est convaincu que «la fusion PDP, Afek Tounès et le Parti républicain ainsi que les autres partis doit réussir et aboutir à la création d'un nouveau grand parti démocratique du centre afin que nos deux partis se transforment en un seul grand parti. Les négociations n'ont jamais été interrompues avec nos amis du PDP et d'Afek Tounès et nous espérons qu'avant fin avril elles seront couronnées par la naissance d'un grand parti de gauche». Il est à préciser que le démarrage des travaux du congrès a été marqué par les allocutions de Maya Jeribi. S.G. du PDP, Hamouda Louzir, président d'Afek Tounès, Slim Azzabi, président du Parti républicain et Ahmed Brahim, président de la Voie démocratique et sociale.