Les cinq Tunisiens qui ont été arrêtés par des Libyens, samedi, parce qu'ils s'adonnaient à la contrebande de carburant, ont été remis en liberté, dimanche, en fin d'après midi et ont regagné Ben Guerdane. Jamel Louraiedh, l'un d'eux nous dit à son arrivée : «Nous avons été arrêtés par des hommes en civil et armés, de l'autre côté de la frontière, dans un endroit qui nous était familier par le passé. Ils font partie du conseil militaire de la ville de Zaouia. Ils nous ont placés dans une maison et nous ont bien traités. Ils nous ont servi à boire et à manger. Ils nous ont avertis de ne plus récidiver, à l'avenir avant de nous libérer ; voilà tout.» Après une fermeture provisoire du poste frontalier de Ras Jédir, par précaution et pour des mesures sécuritaires, et qui n'a pas duré longtemps, les choses ont repris leur cours normal et le trafic s'est rétabli , dans les deux directions. Seulement, hier matin, 60 camions chargés d'engrais chimiques, du DAP essentiellement, et des denrées alimentaires subventionnées par l'Etat, ont voulu franchir la frontière pour entrer en Libye sans se soumettre aux formalités administratives. Arrêtés pour un contrôle routinier par des douaniers au point kilométrique 14, les chauffeurs de ces véhicules ont refusé d'obtempérer. Ils ont même agressé physiquement certains agents et continué leur chemin. Heureusement, l'armée était présente, dans les alentours. Elle est vite intervenue pour arrêter ces camions à Guitoun, un autre point avancé, dans le territoire tunisien et non loin de Ras Jédir. Là, ils étaient sommés de régulariser leur situation et le problème a été résolu. Quant aux douaniers , ils ont tenu une réunion à Ben Guerdane, au cours de laquelle ils ont décidé de protester demain, sur le lieu du travail, contre la décision prise par le directeur général de la douane, selon laquelle les agents douaniers originaires de la ville de Ben Guerdane ne seront plus autorisés à travailler dans le point 14 de la route qui mène vers Ras Jédir.