Le ciment est devenu, depuis quelques jours, un produit rare et cher dans le gouvernorat du Kef en dépit de la présence de la cimenterie d'Om El Klil qui produit, chaque année, plus d'un million de tonnes de ciment destiné à la construction. C'est dire les difficultés que rencontre le consommateur pour se procurer un tel produit au demeurant vendu au marché noir à un prix assez élevé, avec une variante entre 7D,500 et 9D,000 le sac de 50 kg. Les consommateurs n'en reviennent pas quand ils remarquent que l'approvisionnement se fait en dehors des circuits normaux, et transite même par le biais de bandes mafieuses qui ont mis la main sur ce genre de commerce en recourant carrément à la force. Résultat : le ciment se vend chez de petits détaillants qui se sont implantés un peu partout dans la ville, au mépris des forces de l'ordre et des services de contrôle économique, incapables de réagir contre ce phénomène, faute d'une protection sécuritaire. Pour remédier à cette situation, des décisions, fort heureusement salvatrices et rassurantes, ont été prises lors d'une réunion qui s'est tenue au siège du gouvernorat au cours de laquelle on a décidé d'accorder la priorité d'approvisionnement à la région pendant trois jours et même au-delà, jusqu'à satisfaction des besoins du marché régional, et ce, parallèlement à l'organisation d'une commission mixte groupant les services de sécurité et de contrôle économique pour sanctionner les fraudeurs. En attendant, les spéculateurs continuent de se remplir les poches à l'image de ces commerçants de matériaux de construction qui ont trempé dans ce même bain de l'illégalité et vendent le sac à sept dinars avec comme explication : ils l'ont acquis par des circuits illégaux juste pour satisfaire les besoins de leur clientèle. Une argumentation à s'en mordre les doigts.