Le 12 avril dernier, le court métrage Top secret de la jeune cinéaste tunisienne vivant au Canada, Imen Ben Hassine, devait être présenté à Al- Qods occupée à l'initaiative de la fondation Founoun Al Qods. Mais à la dernière minute et sans crier gare, le film est devenu non grata et on a bien signifié à la réalisatrice — selon ses dires — que suite à la campagne médiatique virulente qui a précédé la projection, l'Etat d'Israël a procédé à son interdiction. D'ailleurs, la jeune réalisatrice ajoutait, lors d'une conférence de presse, qu'elle a même reçu des menaces très claires disant que son film sera interdit dans tous les pays arabes, voire dans le monde entier. Qu'y-a-t-il dans ce court métrage de si violent à l'encontre d'Israël et de ses acolytes ? Toujours d'après la réalisatrice, son film aborde la question palestinienne, la barbarie des Israéliens, la complicité des USA et le silence des Etats arabes face à ces injustices. Nous voulons bien croire en cet argument, mais on s'est demandé ce qu'il y a d'inédit dans ces propos ? Quelle théorie nouvelle vient-elle exposer au grand jour ? Quelle vérité vient-elle mettre à nu ? Tout au long de la conférence de presse, on s'attendait que la cinéaste daigne nous montrer son œuvre, pour que nous puissions trouver dans son travail quelque chose qui aurait provoqué l'Etat d'Israël et l'amener à déclarer la guerre à cette réalisatrice, inconnue encore à ce jour, ici et ailleurs. Top secret d'Imen Ben Hassine serait-il plus virulent qu'Intervention divine d'Elie Souleymane, plus bouleversant que Noces en Galilée de Michel Kheleifi, plus poignant que Paradise now de Hany Abou Assad, ou encore plus cru et plus violent que les documentaires de Mohamed Bakri, Azza Al Hassen ou Simone Biton et plein d'autres encore ? Malgré l'insistance des journalistes présents, la réalisatrice a refusé de montrer son film et nous avons eu droit à la simple projection de son générique début, fait à base d'images prises des journaux télévisés sur la question palestinienne, la guerre d'Irak ... On se demande alors pourquoi la cinéaste et sa boîte de production nous ont invités à cette conférence de presse. Est-ce juste pour demander à la presse tunisienne d'arrêter d'écrire sur son film pour qu'elle puisse le programmer dans des festivals ou est-ce une manière très maligne de créer une polémique sur un film que personne n'a vu, histoire de créer le buzz ? Mystère et boule de gomme !