Plusieurs directeurs de radios centrales et régionales ont annoncé hier leur démission, dénonçant ce qu'ils ont qualifié de traitement «humiliant et irresponsable» du gouvernement vis-à-vis de l'Etablissement de la radio tunisienne. Ce traitement, ont-ils dit, ne peut aucunement favoriser l'instauration d'une information réelle au service de la démocratie et de la société citoyenne. La démission intervient suite à la nomination intempestive, via le site web du Jort, d'un nouveau président-directeur général de la Radio tunisienne, sans préavis de l'actuel P.-d.g. Habib Belaïd et sans concertation avec les instances nationales et syndicales concernées, lit-on dans un communiqué rendu public, hier. Ils ont exprimé leur colère face au limogeage humiliant de l'actuel P.-d.g., sans prendre en considération son parcours militant, durant cette période délicate que vit le pays. Les démissionnaires ont souligné que la réforme de l'information ne saurait s'opérer avec des diktats, avec la mainmise et la violence morale et physique mais plutôt par la réflexion et le traitement civique et démocratique de la profession. Ils ont appelé toutes les parties concernées à traiter le dossier de la réforme de l'information, conformément à l'intérêt suprême du pays loin de toutes tensions et tiraillements idéologiques qui ne peuvent instaurer un climat démocratique sain, ajoute le communiqué. Ils ont affirmé leur détermination à assumer leurs responsabilités dans la gestion des établissements sous leur direction, en attendant une nomination officielle des nouveaux directeurs. Les démissionnaires sont les directeurs de la Radio culture, Radio Jeunes, Rtci et Radio du Kef.
