Le personnel administratif des collèges et lycées de Sfax observe depuis mercredi 18 avril à l'instar de ses collègues dans plusieurs gouvernorats un mouvement de protestations dans le hall de la direction régionale de l'Education. Mme Sara Bahri, fonctionnaire au collège Habib-Chaabouni à Sfax, indique que cette grève ouverte est due à la non-activation par le ministère de tutelle de l'accord du 15 décembre 2011. Cet accord a été conclu entre le syndicat et le ministère de l'Education. Il mentionne l'élaboration d'un statut pour le personnel administratif, des promotions professionnelles sur dossiers, l'intégration des agents contractuels et des ouvriers attachés à l'administration dans ce statut et la création d'une prime spécifique intitulée « prime de rentrée scolaire » pour le personnel administratif à l'instar de la prime pédagogique. Les protestataires demandent également la réduction des heures de travail de 39 à 37 heures par semaine. Ils ont indiqué que les surveillants ont bénéficié cette année d'une diminution des heures de travail. Ils ont appelé à ajuster les grades professionnels selon les diplômes scientifiques. Mme Bahri a souligné la nécessité de définir les tâches de l'administrateur. Elle précise : «Actuellement, l'agent administratif coordonne entre les professeurs, les surveillants, le directeur, les élèves. Son travail ne se limite pas dans les tâches administratives. Il m'arrive souvent de remplacer un surveillant, de fermer la porte principale du collège, de surveiller les élèves...D'autre part, ce secteur n'est pas organisé. Il compte actuellement en plus des agents administratifs des enseignants attachés à l'administration, des surveillants et des instituteurs qui ne peuvent pas exercer leur métier initial. Mais ce qui devient vraiment amoral est la promotion professionnelle. Un agent administratif peut passer une vingtaine d'années dans le même grade, alors que d'autres fonctionnaires bénéficient automatiquement des promotions. Depuis 12 ans, nous passons un concours de promotion professionnelle». Les grévistes ont appelé le ministre à aller sur place et visiter les régions pour examiner de près les problèmes de l'éducation nationale. «C'est le seul ministre qui n'a pas visité Sfax. Les problèmes du secteur ne peuvent pas être diagnostiqués dans les bureaux. Il faut se déplacer et faire participer le corps enseignant, les agents de l'administration, les ouvriers et les élèves pour trouver des solutions fiables», confie une gréviste. Les protestataires affirment le maintien de leur mouvement jusqu'à l'application de l'accord et la régularisation de leurs situations. Notons que le gouvernorat de Sfax compte 470 agents administratifs attachés à l'éducation nationale. La majorité de ces fonctionnaires sont des femmes.