Attaque contre défense, mental et tactique contre fraîcheur et culot Ruben Ramirez Hidalgo, 110e mondial, 34 ans : un nom et des prénoms qui claquent comme des ola d'arènes espagnoles pour un joueur à l'impressionnant bagage technique et tactique et qui a été il y a quelques années dans les 50 premiers mondiaux. Contre son compatriote Marcel Granolleres, tête de série numéro 1 (Ramirez Hidalgo est tête de série numéro 4), Hidalgo nous a offert un duel au soleil, au couteau, au dernier point, au dernier souffle, au dernier tie-break. Nous connaissons toute l'école espagnole et son armée de gladiateurs du fond du court, qui tapent sur la balle comme si c'était la dernière de leur vie, qui vous imposent une véritable guerre des tranchées dans leur fond du court, qui répugnent à monter au filet et qui vous ont à l'usure. Manuel Orantes, Higueras puis plus tard Bruguera avec l'exception Nadal qui a eu l'énorme mérite de réussir sur toutes les surfaces et même de battre l'immense Federer dans son jardin, Wimbledon. Bataille de tranchées Mais revenons plutôt à nos deux Ibériques aux styles complètement différents. Granollers, grand, un bon coup droit et surtout un excellent revers décroisé, qui monte parfois mais qui n'est pas bon au filet. Puis Ramirez aux coups plus variés, véritable géomètre du court et à l'énorme bagage tactique, capable par son jeu de dérégler celui de l'adversaire. Alors, entre un Granollers qui frappe comme un bûcheron avec des grands «HAAAAA» et un Ramirez en finesse-précision et ses «HEEEE», ce fut une bataille sans merci 2h38 minutes durant et deux tie-breaks remportés par Ramirez. Qui ne s'est jamais énervé. Au contraire de Marcel Grannollers qui a souvent cherché les yeux et… pesté contre le public du central qui se croyait quelques dizaines de mètres plus loin. Au… Belvédère. Une véritable finale avant la lettre pour certains (c'était incontestablement le meilleur match du tournoi) même si c'est un peu restrictif pour le troisième protagoniste de ces demi-finales, Jeremy Chardy. Le Français qui n'a fait qu'une bouchée de l'Estonien Jurgen Zopp, tout étonné de se retrouver à ce stade de la compétition. Opposition de styles Un peu restrictif parce que la finale s'annonce originale avec un Jeremy Chardy à l'excellent service, au très bon coup droit et qui n'hésite pas à monter au filet. Aujourd'hui, en finale, il faudra donc s'attendre à des amortis, des passing-shots, des smashes, des lobs et, terre battue oblige, à de bons et longs échanges de fond du court. Les paris sont ouverts ici au TCT où tout le monde ne tarit pas d'éloges sur cet Open numéro 11 qu'on craignait tous mais qui a épaté tout le monde. Chardy aura l'avantage de l'âge (9 ans de moins que son adversaire), de la fraîcheur (sa demi-finale n'a duré que 1h27 minutes) et du jeu offensif. Hidalgo Ramirez est très fort mentalement, tactiquement et possède un redoutable tennis de terre battue et de fond du court. Nous, nous parions Ramirez Hidalgo et vous? Rendez-vous demain à 14h30 au court central.