34 ans : tous ses muscles, tous ses réflexes et un jeu impressionnant de solidité et d'intelligence. Du grand art ! Ce 11e Tunis Open a baigné dans la magie. Celle de la révolution tout d'abord qui nous a épargné rencontres et tracas de quelques têtes couronnées qui étaient là pour «polluer» la saine ambiance du tennis et du sport en général. Tant mieux pour nous, tant pis pour ceux qui n'ont pas eu cette fois-ci l'opportunité de faire courbette devant le secrétaire général du RCD, le ministre des Sports et le conseiller de Zaba. Bon débarras ! En revanche, quelques belles retrouvailles, Mohamed Ben Smaïl, l'homme qui a inventé le Tunis Open, Henrik Sundström, double vainqueur, et, surtout, la grande famille du tennis qui a retrouvé son TCT, son sport, avec plein d'anciens de la balle jaune qui se sont — enfin — sentis chez eux. Puis il y a eu cette finale qui a opposé le Français Jérémy Chardy à l'Espagnol Ruben Ramirez Hidalgo. Nous avions fait le pari dans notre article d'hier que l'Ibérique sortira vainqueur, et nous vous avions donné rendez-vous et personne ne s'est présenté pour miser. Cela n'a pas empêché le central d'être plein comme un œuf et, croyez-nous, le spectacle dans la tribune et sur les gradins valaient le coup d'œil. Mais soyons plus sérieux… Le match ? Avec un nom qui claque comme celui d'un torero, Ruben Ramirez Hidalgo n'a fait qu'une bouchée du pauvre Jérémy Chardy qui n'est jamais entré dans le match. Un premier set où le Français ne fit qu'une courte illusion en égalisant un jeu partout pour, par la suite, craquer face aux coups de boutoir du superbe tacticien qu'est Hidalgo. Impressionnant Ramirez ! Scotché au fond du court par les balles longues et millimétrées de l'Espagnol, Chardy n'était même pas parvenu à passer la première balle de service, pourtant son point fort. Alors, monter au filet? Il n'y pensait même pas car l'Espagnol aurait alors réussi un véritable festival de lobs et de passing-shots. 6-1 à l'arrivée. Le second set ne débuta pas mieux pour Chardy qui perdit le premier jeu puis le second, carrément blanc. Et s'il remonta la pente 4/3 puis 5/4, c'est pour s'incliner face à meilleur que lui 6/4. Ni les 2h30 disputées la veille (contre 1h27 pour son adversaire), ni le soutien d'une partie du public n'ont pu sauver Chardy. L'école espagnole est bien la meilleure du monde. E viva Espana !