La pomme de terre reste un légume dont la présence est des plus notables dans le couffin de la ménagère. Elle fait partie du quotidien culinaire du Tunisien, ou presque. Il va de soi, donc, que l'on est très sensible à son comportement sur le marché. Cette année, son prix a atteint un dinar le kg, avant d'être revu à la baisse par le ministère du Commerce qui vient de le fixer à 750 millimes le kilo. Que se passe-t-il au juste cette année ? Pour bien se prononcer sur le comportement de ce légume chez nous, l'indicateur le plus fiable est sans nul doute donné par le Cap Bon. Cette région en produit environ 45% du total national. Avec une superficie réservée à cet effet d'environ 7.000 ha, elle donne une production qui va de 140.000 à 150.000 tonnes en moyenne. En raison des bonnes dispositions naturelles et climatiques dont elle jouit, essentiellement un sol adapté et un climat doux parce qu'elle est entourée par la mer de trois côtés, cette culture y est pratiquée sous ses quatre formes, de façon continue. Dans l'espace et dans le temps. Sur le plan de la répartition géographique, les principales zones vouées à la culture de la pomme de terre dans la région sont Menzel Bouzelfa, Soliman et Bouargoub. Dans le temps, on compte quatre formes de culture. Cela se répartit comme suit : les extra-primeurs (en janvier), les primeurs (février, mars et avril), les pommes de terre de saison (mai, juin et début juillet) et d'arrière-saison (octobre, novembre et décembre). La récolte d'arrière-saison avec 2.800 ha plantés (contre 2.950 la saison précédente) et celle des extra-primeurs qui n'ont couvert que 200 ha étant terminées, l'heure est maintenant aux primeurs qui vont d'ailleurs bientôt arriver à leur terme. Cette année, ils ont couvert 480 ha (sur 500 programmés) et la production est estimée à 8.500 t, contre 11.000 t l'année dernière. Au niveau de l'arrachage, l'on a atteint environ 50% des emblavures et le reste a lieu durant la première quinzaine de mai. Viendra juste après la pomme de terre de saison dont l'arrachage commence à partir de la deuxième moitié du mois, juste après la fin des primeurs. Pour cette variante, l'on a couvert cette fois, au niveau des plantations, 3.550 ha (contre 3.200 ha la saison précédente) et les estimations portent la production à 95.000t, contre 85.000 en 2011. C'est ce qui permettra un retour probable à la normale, donc une baisse des prix. Au fur et à mesure que l'on avance dans l'arrachage, rassure-t-on au CRDA de Nabeul.