Les régions du Nord-Ouest ont le plus souffert depuis des années du déséquilibre régional. Plusieurs familles vivent encore sous le seuil de la pauvreté, n'arrivant pas à s'alimenter convenablement. En effet, dans certaines zones, les commodités et les équipements collectifs sont absents ou existent mais en nombre insuffisant. Ainsi, pour chercher un point d'eau, il faut parcourir une longue distance. Les enfants ne sont pas toujours scolarisés à cause de la pauvreté et de la distance qui sépare l'école du lieu d'habitation. Les logements sont également dispersés et se caractérisent par leur précarité malgré les actions entreprises en vue de remplacer les logements rudimentaires par d'autres plus décents. Pourtant, dans ces régions laissées pour compte des décennies durant, on compte un nombre important de jeunes diplômés de la formation professionnelle ou de l'enseignement supérieur qui passent le plus clair de leur temps dans les cafés. Des années de chômage ont eu un impact négatif sur le train de vie de ces jeunes qui veulent bien travailler dans n'importe quel secteur pour améliorer leurs revenus. Les nouveaux projets programmés dans les régions du Nord-Ouest, au nombre de 29, devraient donner une lueur d'espoir à ces jeunes, d'autant plus que le nombre d'emplois prévus est de l'ordre de 36.507. Désertification et abandon des terres Mais encore faut-il que toutes les conditions soient réunies pour pouvoir entamer ces projets et surtout assurer leur pérennité en faisant travailler une main-d'œuvre spécialisée qui est parfois obligée de se déplacer dans les grandes villes situées sur le littoral pour chercher un emploi. La sécurité constitue un élément important pour voir ces projets se réaliser dans des conditions normales et éviter l'exode rural qui est à l'origine de la désertification et de l'abandon des terres. Le désenclavement des régions du Nord-Ouest à la faveur d'une infrastructure routière les reliant aux régions du littoral constitue une solution pour stimuler l'investissement et faciliter le déplacement des personnes et des marchandises. Parmi les projets déjà programmés, on peut citer le complexe technologique et industriel dans le gouvernorat de Béja pour un investissement estimé à 57 MD. Ce projet devrait faire travailler, selon les prévisions, quelque 10.000 personnes. Cette région est connue pour ses activités agricoles, mais dispose aussi de vestiges historiques qui lui permettent de devenir un important pôle touristique en favorisant le tourisme culturel et écologique. Avec le nouveau projet programmé, le tissu industriel devrait être développé pour faire de la région une destination multisectorielle. Le gouvernorat de Jendouba dispose, lui aussi, de plusieurs ressources naturelles et d'une main-d'œuvre spécialisée. Le secteur touristique n'a certes pas atteint le niveau souhaité, mais il est en mesure d'être dynamisé grâce à des actions promotionnelles agressives et un réaménagement des établissements touristiques. Dans ce gouvernorat, il est également question de créer un complexe industriel et technologique pour un investissement de l'ordre de 19 MD afin de créer 2.300 emplois. Les autres projets dans cette même région concernent la zone logistique, le pôle technologique, l'unité industrielle pour pâte alimentaire, celles de papier de bureautique et d'équipements photovoltaïques. Chaque secteur exige des investissements importants, ce qui va permettre d'ouvrir de nouveaux horizons pour les jeunes chômeurs. Le gouvernorat du Kef est également concerné par ces nouveaux projets, dans la mesure où un complexe technologique et industriel est également programmé pour un investissement estimé à 19,5 MD, ce qui va permettre la création de 2.400 emplois. D'autres projets d'envergure seront concrétisés comme l'unité d'extraction, de transformation et d'exploitation du phosphate à Sra Ouertane qui devrait employer près de 4.000 personnes. Les projets programmés concernent aussi les secteurs des industries des matériaux de construction et des supports en acier. Un autre complexe technologique et industriel est programmé dans le gouvernorat de Siliana – qui est l'une des régions les plus dépourvues en infrastructure de base et équipements collectifs – pour un investissement de 28 MD, permettant la création de 5.000 postes d'emploi. Une unité de fabrication de pâte alimentaire qui ferait travailler 60 personnes et une unité industrielle de fabrication de briques qui devrait employer 70 autres sont programmées dans cette région aux ressources naturelles impressionnantes. Autant de projets qui devraient consolider les activités économiques dans ces régions en améliorant la situation sociale des habitants qui ne demandent qu'à avoir un emploi durable pour pouvoir mettre en valeur leurs compétences et participer à l'édification de la Tunisie.