«Interdits» d'entraîner les clubs de la Nationale A, ces personnes payent cher leur statut d'enseignant. A quand la justice ? Ça fait des années qu'on écrit sur le fameux décret qui empêche les enseignants d'éducation physique d'entraîner les clubs de la Nationale A. Mais en vain. Pas de suite. L'injustice se poursuit avant et après le 14 janvier. Dans un pays où le peuple a mis K.-O. une exécrable dictature qui pillait et tuait les rêves de tout le monde, ce décret résiste encore. Parachuté par le ministère de la Jeunesse et des Sports il y a 12 ans environ, ce décret unique au monde et ridicule a instauré une frustrante discrimination : si tu es enseignant d'éducation physique, tu ne peux pas entraîner un club de la Nationale A, même si tu as le 3e degré! Tous les autres métiers, en revanche, sont autorisés à exercer le rôle d'entraîneur sans le moindre souci. Ces «deux poids, deux mesures», cette discrimination contre les enseignants se poursuit encore. Et notre vécu dans ce métier nous a fait voir des cas douloureux. C'est le cas de ces enseignants-basketteurs obligés de choisir entre les deux métiers sous peine d'être en situation illégale. Et s'ils choisissent l'aventure d'entraîneur, ils quittent leurs postes et perdent la couverture sociale de la période du détachement. Certains ont décidé de rester enseignants et de laisser tomber le métier d'entraîneur d'élite. Ainsi, ils ont perdu leurs compétences et leur vécu avec les années. D'autres ont choisi de contourner la loi et de vivre dans l'ombre. Entraîneur adjoint, dirigeant et même accompagnateur pour fuir les sanctions. Une véritable aberration qui a fait du mal au basket tunisien en empêchant les clubs de profiter de la compétence de beaucoup d'entraîneurs. Ça dure depuis des années, et personne n'a le courage de lever cette injustice. Tout un système politique s'est effondré en Tunisie, alors que ce décret fâcheux et discriminatoire continue de vivre et de causer de la peine à des enseignants dont le seul tort est d'avoir décroché un diplôme. Ces enseignants, qui ont une formation scientifique et qui transmettent leur savoir à d'autres futurs entraîneurs, méritent plus de respect. Pourquoi les priver de leur droit d'entraîner et permettre en même temps à tous les autres profils de le faire? On n'a pas encore compris ce mépris pour le métier d'enseignant d'éducation physique. Qui milite pour faire perdurer un tel décret insensé et anti-républicain? Ceux-là se la coulent douce parce que le ministère de la Jeunesse et des Sports ne bronche pas et fait même preuve de complaisance. A quand la justice pour ce dossier et pour ces nombreux enseignants victimes de leur statut?