Confiné depuis son ouverture en 1967 dans les métiers du bois et de l'ameublement, le Centre de formation et d'apprentissage de La Marsa cherche, aujourd'hui, à changer de donne pour se tailler, lui aussi, sa part de marché en termes de demandes et d'offres professionnelles. Cela n'est pas du tout fortuit, mais plutôt le fruit d'un projet de développement solidaire réalisé en vertu d'un accord de coopération tuniso-française, signé en 2008. Coopération qui venait de voir le jour, suite à la visite qu'avait effectuée, en Tunisie, l'ex-chef d'Etat français Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la campagne promotionnelle de son projet «l'Union pour la Méditerranée» dont l'ultime fin était, alors, la gestion des flux migratoires et la lutte contre l'immigration clandestine. Comme ici et ailleurs, sous nos cieux, la formation professionnelle semble loin d'être une destination privilégiée par beaucoup de jeunes postulants. A tort ou à raison, elle était souvent mal perçue, alors que plusieurs de ses spécialités continuent, de nos jours, à séduire les jeunes et susciter l'intérêt des entreprises. Reste, donc, à éclairer la lanterne des demandeurs de formation, mieux communiquer sur ses perspectives réelles et prometteuses, mais aussi redorer l'image de tout un dispositif professionnel en mal de restructuration. Et le centre de La Marsa de se retrouver dans l'obligation d'épouser son temps pour s'adapter aux nouveaux besoins largement exprimés par ses partenaires économiques. Et pour cause, il y a été procédé, dès le mois écoulé, à l'introduction de deux nouvelles spécialités au niveau du brevet de technicien professionnel (BTP) : l'une portant sur les techniques de «sécurité et d'accueil», l'autre faisant l'objet de «la surveillance à distance». Afin de les mettre en exergue et de les vulgariser auprès du large public, le centre en question a abrité, hier dans ses murs, une journée « portes ouvertes » dont les activités n'ont pas été en mesure de polariser assez de jeunes. Même le ministre de tutelle, M. Abdelwahab Maâtar, n'y était pas présent aux côtés de ses invités français, comme prévu. Pour d'autres raisons professionnelles, certainement ! N'empêche, l'assistance était au fait de l'actualité. C'est que le centre de La Marsa vient de se doter, outre ses filières classiques, de deux nouvelles autres spécialités qualifiées de porteuses, génératrices de postes d'emploi notamment auprès de certaines sociétés de gardiennage, d'entreprises économiques et de grandes surfaces... Elles sont d'autant plus jugées très sollicitées qu'elles accueillent actuellement, même avant la prochaine rentrée, une trentaine d'apprenants, 18 filles et 14 garçons. S'agit-il là des prémices impressionnantes augurant d'une demande accrue pour un nouveau créneau porteur ? Aussi, serait-il un point marqué en faveur de ce centre et ses partenaires, surtout que l'on sait que quatre conventions ont déjà été signées, par là même ? En tout cas, des partenariats gagnant-gagnant qui vont donner aux stagiaires l'espoir d'avoir un jour un emploi garanti. Pour les jeunes demandeurs, la création de ces deux spécialités constitue, de ce fait, une chance d'embauche supplémentaire. Elles s'inscrivent, aux dires de M. Amor Bouhila, directeur dudit centre, dans le cadre du projet « 7 » figurant sur le programme précité de développement solidaire tuniso-français. Il vise à former des compétences en matière des métiers de services. En fait, technicien de sécurité et d'accueil et technicien en surveillance à distance sont deux spécialités conjointement mises en place, avec des financements tunisiens estimés à 220 mille dinars (aménagement et équipements..). La partie française s'est chargée, quant à elle, des programmes technico-pédagogiques, tout en assurant la formation des formateurs. Une assistance immatérielle censée donner une valeur ajoutée. M. Ali Laâribi, ingénieur principal en informatique industrielle, est l'un des trois autres formateurs ayant poursuivi en France une session de formation en la matière. «Nous avons tiré profit de cette expérience pour l'appliquer ici chez nous», raconte-t-il. Et le directeur du centre de faire croire que ces spécialités sont, de nos jours, très demandées particulièrement dans les domaines du tourisme, des banques et du commerce. «On est, déjà, en train de former, en alternance avec l'entreprise, deux groupes en la matière, chacun de 16 apprenants, et dont le cursus s'étalera sur deux ans...», a-t-il, encore, affirmé. Lors de la prochaine rentrée, ajoute-il, le centre compte accueillir deux autres groupes supplémentaires regroupant 32 apprenants au total. Et l'affluence s'annonce importante. «D'ailleurs, beaucoup de demandeurs y sont déjà inscrits pour la rentrée de septembre prochain», révèle M. Bouhila. «En réalité, le lancement de ces spécialités vient répondre à des besoins pressants ressentis en matière de métiers de services, notamment en ce qui concerne la sécurité et la télésurveillance», indique, de son côté, M. Karim Boumheles, chef du département des programmes de la formation au sein de l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp). Selon lui, l'objectif est de renforcer la capacité du dispositif national dans les métiers des services, notamment les nouveaux produits touristiques, les métiers de proximité et les services aux entreprises. Pour ceux désirant s'y inscrire, ils devraient s'y renseigner et en savoir plus. Sécurité et accueil, une filière au cours de laquelle le stagiaire apprend à assurer la sécurité des biens et des personnes. Il accueille, informe et porte assistance sur une zone d'intervention clairement définie, tout en s'inscrivant dans une relation de service. Bref, il doit assumer la surveillance et la réaction vis-à-vis des actes de malveillance. Tandis que la surveillance à distance, elle, consiste à mieux déchiffrer l'image et le message, à l'aide d'outils informatiques de pointe, pour savoir communiquer, d'intervenir et agir à temps. Sans pour autant négliger la sécurité du lieu de travail.