Suite aux agitations qu'a connues dernièrement l'aéroport de Tunis-Carthage à cause de la grève observée par les techniciens de Tunisair adhérents à la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt), une conférence de presse a été tenue, samedi, à Tunis, dans l'objectif d'éclaircir les dessous d'un remue-ménage pas du tout profitable à la patrie. M. Habib Guiza, secrétaire général de la Cgtt, a indiqué que la grève observée par les techniciens avions les 22 et 23 du mois courant est l'aboutissement logique d'une campagne de déni dont a fait l'objet la Confédération générale tunisienne du travail en tant qu'institution syndicale digne de respect. Dans ce sens, le secrétaire général de la Cgtt pointe du doigt l'Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt), le ministère des Affaires sociales et la direction générale de Tunisair qui ne garde pas, selon lui, la même distance avec toutes les parties. «Tunisair a toujours refusé de négocier avec nous, vu qu'elle ne reconnaît que l'Ugtt. Cela est une violation du code du travail». Le même intervenant a ensuite fait remarquer qu'il n'éloigne pas la possibilité d'une certaine conspiration entre les syndicalistes de l'Ugtt et la direction de Tunisair afin de faire avorter la grève des syndicats relevant de la Cgtt. «Ce bras de fer pèsera lourd sur les intérêts politiques et économiques du pays. Nous en sommes conscients et nous appelons toutes les parties à garder un certain recul pour écouter avant tout la voix de la raison», a-t-il fait valoir. Pour sa part, M. Fathi Labben, secrétaire général adjoint du syndicat des techniciens avions, a indiqué que la grève a obéi aux mesures et procédures requises, soulignant qu'un préavis a été adressé aux ministres du Transport, des Affaires sociales, au directeur général de Tunisair et aux gouverneurs de Tunis, de l'Ariana, de Monastir et de Médenine. M. Labben a, dans la même optique, laissé entendre qu'il n'est point de transition démocratique sans pluralisme syndical, comme l'attestent les expérieneces des prédecesseurs. Il a également évoqué la question des détachés du ministère de la Défense encore dépourvus de leur droit à l'activité syndicale, appelant à la régularisation de leur situation prefessionnelle et à l'arrêt de toute poursuite judicaire contre eux pour avoir participé à la grève en question. «Nous dénonçons toute sorte de menace à l'encontre de nos adhérents qui ont participé à la grève. Et au cas où l'un d'entre eux serait sanctionné par Tunisair, nous recourrons à la justice et aux organisations internationales concernées». Force est de constater, par ailleurs, que M. Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l'Ugtt chargé du secteur privé, a confié à un quotidien tunisien que 90% des agents de Tunisair sont affiliés à l'Ugtt et sont tous à leurs postes. Il a de même précisé que le pluralisme syndical est un droit préservé à condition de mettre en avant l'intérêt supérieur du pays. Le peu que l'on puisse dire, au demeurant, est que l'aviation civile est un secteur sensible et ne supporte pas les troubles, vu qu'il est lié à l'image du pays. D'ailleurs, la grève observée par les techniciens adhérents de la Cgtt a coïncidé avec la visite en Tunisie de plusieurs invités, dont trois journalistes, venus se rassurer de l'état de stabilité du pays pour finalement promouvoir la destination Tunisie chez eux. Mais à la médiocrité des services fournis par Tunisair et à l'état déplorable de l'aéroport international de Tunis-Carthage est venu s'ajouter cet événement assurément dépréciatif. La Tunisie en payera le lourd tribut. Se rendra-t-on compte ?