Remue-ménage, hier, à l'aéroport international de Tunis-Carthage et à l'aéroport de Djerba. Les techniciens de Tunisair adhérents à la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt) ont observé une grève qui a causé d'importants retards ayant dépassé les quatre heures. Ce fut le cas à Djerba des 160 invités de l'agence Fram Orange Tour de Tunisie venus se rassurer de l'état de stabilité et de quiétude régnant en Tunisie, dans le cadre d'une action de promotion de la destination Tunisie qui se sont retrouvés otages de la compagnie Tunisair, de ses techniciens et de ses cadres qui n'avaient aucune réponse à fournir aux voyageurs en désarroi. Khaled Hayouni, directeur commercial de l'agence Fram Orange Tour de Tunisie, dénonce cette grève qui «nous a surpris et qui a fait que nos invités parmi lesquels se trouvaient trois journalistes spécialisés et 50 agents de voyages se sont retrouvés cloués au sol, à l'aéroport de Djerba, de 9h00 du matin jusqu'à 13h30 de l'après-midi, dans l'attente que le CRM (document de maintenance en l'absence duquel aucun avion n'a le droit de décoller) disparu mystérieusement ne réapparaisse, de nouveau, pour que l'avion en direction de Lyon et de Nantes décolle enfin». «Malheureusement, l'opération promotionnelle que nous avons montée en vue de proposer une bonne image de la Tunisie post-révolution n'a pas réussi. Par la faute de cette grève surprenante et à cause de la mauvaise gestion par les responsables de Tunisair de ce contretemps, nos invités sont rentrés chez eux avec une image qui n'honore pas notre pays, l'image d'un pays instable», poursuit-il encore. M. Hayouni estime, d'autre part, que les professionnels du secteur touristique et, en premier lieu, les agences de voyages, «n'ont aucun problème avec les syndicalistes de Tunisair, qu'ils appartiennent à la Cgtt ou à l'Ugtt. Nous considérons que leurs droits doivent être préservés à tout prix, mais nous estimons, également, qu'il est indispensable de concrétiser le droit absolu à la liberté de déplacement des personnes et des marchandises. Je ne suis pas au courant des causes qui ont poussé les mécaniciens de Tunisair à débrayer, mais je suis convaincu qu'ils pouvaient agir autrement en cette période délicate où il est urgent de faire prévaloir l'intérêt national. Je ne peux pas crier au sabotage de notre action de promotion, mais je suis inquiet parce que les touristes vont continuer à bouder le site Tunisie». Contactée pour des éclaircissements sur les causes de la grève observée par les mécaniciens de Tunisair syndiqués à la Cgtt, Soulafa Mokaddem, chargée de la communication, précise : «La Confédération demande à ce qu'on lui permette de jouer pleinement son rôle en tant que partie prenante dans les négociations sociales. Seulement, à Tunisair, nous traitons uniquement avec les représentants de l'Ugtt, et ce, en application des instructions du ministère des Affaires sociales qui considère que l'Ugtt est l'organisation syndicale la plus représentative». Elle ajoute que «le ministre du Transport s'est rendu, hier après-midi, au siège de Tunisair et a rencontré des représentants de l'Ugtt et de la Cgtt, dans l'objectif de trouver une solution aux problèmes en suspens». De son côté, la Fédération générale des transports relevant de l'Ugtt a publié, hier, une déclaration, dont une copie est parvenue à La Presse, dans laquelle elle «s'excuse auprès des voyageurs pour les perturbations enregistrées hier, et appelle à l'ouverture d'une enquête judiciaire à l'encontre des auteurs des dépassements qu'ont connus les aéroports de Tunis-Carthage et de Djerba».