• A l'horizon 2017, la Steg table sur un million de clients. Cela se traduira par la substitution de l'équivalent de 160 Ktep de GPL et l'épargne de 82 millions de dinars dans le budget de l'Etat au titre des subventions. Disponible, économique et sécurisant, autant d'arguments pour utiliser le gaz naturel (GN). Certes, à première vue, ces avantages interpellent les ménages, mais c'est tout le dispositif national de production de l'électricité qui est érigé sur ces atouts. En effet, 98% de la production des centrales électriques, de Sousse à Ghannouch, sont assurés par le GN. Donc, le spectre de cette énergie fossile s'étend sur un large réseau d'utilisateurs et d'activités qui utilisent directement cette ressource, ou indirectement en consommant de l'électricité produite par le GN. Pour apporter de plus amples détails et surtout d'analyses sur les mérites de l'utilisation du GN pour les ménages, les industriels et l'Etat, on a rencontré M. Kamel Ouled El Aid, chef du Département Technique Distribution Gaz à la Steg. «Forte d'atouts économiques et environnementaux par rapport aux autres énergies fossiles, la part du GN dans le bilan énergétique mondial est montée en puissance», relève le responsable. A l'horizon 2020, le gaz constituera environ 30% du mix énergétique et remplacera le charbon à la deuxième place, après le pétrole. Sous nos cieux, les multiples champs gaziers et le voisinage du grand producteur mondial, l'Algérie, offrent une facile accessibilité à cette ressource. Il convient de préciser à cet égard que la Steg s'approvisionne en gaz à raison de 60% des champs nationaux et à 40% de l'Algérie, dont 5% sont négociés à des tarifs préférentiels, au titre du passage d'un pipeline par le territoire national. Pour simplifier, le responsable résume : «Nous avons une production de gaz qu'il faut consommer, notamment pour substituer le fuel lourd dans la production de l'électricité». Et d'ajouter : «Ce qui permet de maîtriser les coûts de production et de réduire les émissions des gaz à effet de serre». Autrement, le gaz partira en fumée. D'ailleurs, pour valoriser cette ressource, une grande part (73%) est allouée au parc de production de l'électricité. Les industriels, gros consommateurs d'énergie, consomment pour leur part 9% des ressources gazières. Et la part du secteur tertiaire et résidentiel atteint 18% de la consommation nationale. Le réseau domestique en point de mire L'arbitrage entre le raccordement au réseau du gaz naturel et l'utilisation des bouteilles de gaz GPL est bien simple. En effet, sur tous les plans, coûts, délais et qualité, le GN devance l'autre option. En moyenne, un ménage de quatre personnes consomme 24 bouteilles de gaz GPL par an. En termes financiers, le budget déboursé par les ménages sera de 180 dinars et idem pour le budget de l'Etat, au titre des subventions. Tout compte fait, le responsable note que, pour ce ménage, le montant des factures de GN sera moins cher de 40%, et que l'Etat n'a pas à dépenser ces subventions. Toutefois, le réseau du GN n'est pas bien étendu sur le territoire national et bon nombre de consommateurs ne voient pas encore l'intérêt du raccordement. L'année dernière s'est clôturée par l'alimentation de 100 communes, dans 13 gouvernorats. Ce qui a permis de servir 600 mille clients, soit un taux de raccordement d'environ 30%. «Ce taux pourrait évoluer, voire doubler, puisque plusieurs clients n'ont pas encore demandé le raccordement», ajoute le responsable. Pourtant, la Steg a mis en place un système incitatif pour le raccordement en GN, notamment des crédits plafonnés à 500 dinars, payables sur 40 échéances. Des études menées par l'entreprise montrent que le statut de locataire et les coûts de l'installation sont les causes les plus fréquentes avancées par les clients. Pour cette année, la compagnie nationale a programmé d'étendre son réseau à l'ouest pour répondre aux besoins grandissants des citoyens dans ces régions, particulièrement pour faire face aux vagues de froid de l'hiver. A l'horizon 2016, la société table sur un million de clients. «Ceci se traduira par la substitution de l'équivalent de 160 Ktep de GPL et l'épargne de 82 millions de dinars», avance-t-il. S'attardant sur la sécurité, il insiste que le gaz naturel n'est pas dangereux et n'est pas mortel. «En cas de fuite, le gaz s'échappe vers le haut, en dehors de la maison», explique le responsable.