Avant la révolution, le port commercial de Zarzis ne faisait pas parler de lui. Depuis janvier 2011, il a connu une activité qui attire l'attention et il a été bien exploité, surtout par nos voisins libyens, durant la période de leurs conflits internes et la fermeture provisoire de leurs ports commerciaux. Dernièrement, ce port a fait couler beaucoup d'encre et de salive, conjointement avec l'éventuelle mise en service d'une ligne maritime entre Savona, en Italie, et Zarzis, qui débuterait au mois de juillet. Dans ce cadre, des rumeurs évoquent des travaux de maintenance et d'entretien, en cours de réalisation, du côté de la zone franche. Toutefois, M. Tahar Kristou, directeur de ce port, nie l'existence à l'heure actuelle de chantier sur les lieux. «Les travaux d'agrandissement d'un port de ce genre sont généralement tributaires de la croissance des échanges commerciaux», dit-il, avant d'ajouter : «A présent, l'exploitation du quai, au port de Zarzis, est de 25 à 30%; alors qu'elle devrait atteindre 60% pour qu'on puisse engager des travaux d'agrandissement ou penser à d'autres solutions opérationnelles. L'activité essentielle se limite à l'exportation du sel et du pétrole brut et l'importation de quelques produits dérivés du pétrole. Autrement dit, la situation ne nécessite pas d'extension, du moins pour le moment. Cela n'empêche que des opérations d'entretien, d'un coût d'un million de dinars, réservés principalement pour aménager le quai pour les pétroliers, sont prévues prochainement». Pour ce qui est du dragage, il s'agit de travaux de génie portuaire et d'approfondissement de grande envergure qui permettent des économies d'échelle. Ils s'effectuent par le biais de navires et engins spécialisés et coûtent cher. A ce propos, M. Kristou dit : «En réalité, l'office des ports était sur le point de finaliser le contrat d'un projet de l'ordre de 12 millions de dinars avec un entrepreneur étranger, lorsque la révolution est venue bloquer, provisoirement, l'affaire. Le projet est ainsi en stand-by, comme d'autres ailleurs. On était obligé de revenir à la case départ. On a entamé, de nouveau, les procédures administratives. On a commencé par l'étude préliminaire pour avoir une idée sur l'incidence du dragage sur l'environnement au sens large, avant de lancer l'appel d'offres. Cela va prendre un peu de temps et les travaux effectifs débuteront, à mon avis, au début de 2013». Un parc pour les voitures saisies Vu le peu d'activités commerciales que connaît ce port, son dépôt de stockage est utilisé depuis 2004-2005 pour servir de lieu de stationnement des voitures qui transitaient par ce port, avant de se rendre en Libye, par voie terrestre, à travers le poste frontalier de Ras Jédir. Au fil des mois, le nombre de ces voitures d'occasion a beaucoup augmenté. A partir de janvier 2012, une nouvelle loi libyenne est entrée en vigueur. Elle n'autorise plus les automobiles âgées de plus de cinq ans d'entrer sur son territoire. C'est la raison pour laquelle plusieurs véhicules sont, à présent, bloqués et délaissés dans un endroit du port. Ajouter à cela toutes les voitures saisies, pour une raison ou une autre, par les services douaniers tunisiens dans toutes les délégations du gouvernorat de Médenine. Le port s'est reconverti ainsi en parc de stationnement. «Un véritable casse-tête», souligne M. Kristou.