Le Cap-Vert, adversaire samedi prochain chez lui de l'équipe de Tunisie sur le chemin du Mondial, au révélateur de Chiheb Ellili Le sélectionneur U-20 vient de rentrer de la capitale de la Sierra Leone, Freetown, où il a supervisé samedi dernier la confrontation entre les deux prochains adversaires de la Tunisie aux éliminatoires de la Coupe du monde 2014, groupe B : le Cap-Vert samedi 9 juin à Praia et la Sierra Leone le 22 mars 2013 à Tunis. Aussitôt rentré après un très long voyage, il a communiqué lundi ses enseignements au sélectionneur national, Sami Trabelsi. Le coach de la sélection junior avoue avoir très peu dormi les trois derniers jours entre avions et attente à l'aéroport de Freetown. «D'ailleurs, pour rejoindre la capitale à partir de l'aéroport, il faut prendre le bac. Un peu comme vous le feriez entre Sfax et Kerkennah», raconte l'enfant de cette dernière île qui trouve l'expérience très enrichissante malgré la fatigue et les tracas. «D'ailleurs, aucune structure ne vient à votre secours là-bas : pas de feuille de match, aucun enregistrement vidéo, hormis quelques amateurs qui ont filmé du bord de la touche la rencontre et avec lesquels je m'étais mis d'accord pour me procurer une cassette. J'en ai payé le prix d'avance, mais ils allaient drôlement s'évaporer dans la nature par la suite. Adieu la cassette ! Heureusement que j'ai pu prendre le maximum de notes», se console-t-il. «Dominer, n'est pas gagner» «Le potentiel individuel m'a paru tout juste moyen, témoigne Ellili. En revanche, celui collectif est appréciable grâce aux qualités d'application et de respect d'un plan de jeu cohérent auquel savent adhérer les joueurs. Les «Requins Bleus» sont prenables, notamment sur balles arrêtées. D'ailleurs, les deux buts pris devant la Sierra Leone l'ont été sur des phases statiques : un corner direct de Mo Kama à la 10e minute sur lequel le gardien assume une grande responsabilité, et un autre corner à la 26e minute, le ballon arrive à la limite des 16,50m pour une frappe victorieuse de Sheriff Suma sur ce qu'on appelle un deuxième ballon. Finalement, les Leone Stars ne se sont illustrés que sur ces deux fameux corners en dehors desquels on ne vit pratiquement que le Cap-Vert. D'ailleurs, celui-ci se créa deux occasions nettes avant l'ouverture du score, et récidivera le reste de la rencontre. Il aurait mérité un penalty. Au lieu de quoi, l'arbitre adressa un carton jaune à Heldon. Ce n'est qu'à la 4e minute du temps additionnel que les visiteurs réduiront l'écart par le biais de Ze Lui. Pourtant, ils ont dominé et fait le jeu. Malheureusement, la défense centrale est prenable, surtout sur les ballons balancés dans son dos. Fernando Nevez, l'ancien arrière axial de l'US Monastir, qui évolue maintenant en L2 française, se fait un peu trop vieux, à 34 ans, je crois. Certes, il n'a pas perdu de sa fougue et de son enthousiasme. C'est toujours le meneur d'hommes. Il était très fort sur l'homme; ce n'est plus le cas. Je dois avouer que Nevez m'a aidé à cerner les points forts de l'équipe. J'ai discuté avec lui après le match. Deux attaquants constituent les forces des Bleus de l'Ile du Cap-Vert : José Andrade, le jeune avant de Braga (Portugal), très fort de la tête, et Ramos Heldon, un avant de couloir. Il faudra faire attention au football technique dans le pur style portugais. A défaut de virtuosité et de créativité, les hommes de Lucio Antunes compensent par un strict respect de la géométrie et une application tactique, soit en phase offensive, ou défensive», analyse Chiheb Ellili, qui attire l'attention sur le facteur récupération qui va manquer à l'adversaire samedi prochain des Aigles de Carthage. «Par rapport au Rwanda, écrasé en amical (1-5), le Cap-Vert est indiscutablement meilleur. Il possède un plan de jeu structuré que vous pouvez lire et analyser, ce qui n'est pas donné à tout le monde», conclut l'émissaire de la Direction technique nationale.