Rassuré par le test rwandais, le coach national Sami Trabelsi n'en invite pas moins les siens à la vigilance et à la concentration au moment de négocier les débuts du long voyage au Mondial brésilien Dans quel état d'esprit négociez-vous les débuts du long parcours mondialiste? Avec beaucoup de concentration, de motivation, de détermination et de sérieux. J'ai d'ailleurs rappelé à mes joueurs que le point d'orgue d'une carrière c'est une participation à une Coupe du monde. Sans cette sorte de passage obligé, toute carrière se révèle des plus ordinaires et à la limite anonyme. N'avez-vous pas l'impression d'hériter d'un groupe taillé sur mesure ou, du moins, le plus facile parmi la dizaine de poules du second tour éliminatoire? Cela peut paraître vrai sur le papier. Seulement, dans le football de haute compétition, il n'y a plus vraiment de petites nations. Notre réflexe en Tunisie a toujours consisté à nous arrêter sur le palmarès de nos adversaires sans accorder la moindre importance aux gros progrès qu'ils sont en train d'accomplir. De plus, j'ai prévenu mes joueurs contre les répercussions souvent catastrophiques de l'état de forme précaire qu'accuse le footballeur tunisien à pareille période, c'est-à-dire à cheval entre deux saisons. Ce n'est pas vraiment notre tasse de thé! Quelle serait la clé d'une belle performance, ce soir? Surtout la détermination, une qualité qui devrait servir de bouclier contre toute mauvaise surprise. Ces dernières années, pour avoir sous-estimé nos adversaires beaucoup plus que par déconcentration, nous avons essuyé quelques contre-performances qui font mal. Et pas seulement aux éliminatoires de la dernière CAN, contre le Botswana et le Malawi, à Tunis notamment. Cela remonte également au match du Burkina Faso à Radès du temps de Roger Lemerre, à la sortie décisive au Mozambique sous la coupe de Humberto Coelho. Et les exemples foisonnent. Vous avez sans doute visionné la Guinée équatoriale. Comment avez-vous trouvé le «Nzalang Nacional», qui avait atteint les quarts de finale de la dernière CAN qu'il coorganisait avec le Gabon? Notre adversaire pratique un foot sud-américain avec beaucoup de vivacité, de conservation du ballon et un jeu court porté vers l'offensive. Tellement vers l'attaque que les «Rouges» en oublient d'ailleurs les tâches défensives les plus élémentaires et manquent, par conséquent, de rigueur. Il n'en reste pas moins que la méfiance est de mise devant le 103e au classement mondial Fifa. «Une récompense au public de Monastir» Fait inédit, ou presque : vous éprouvez de réelles difficultés pour composer la défense? Oui. Ce sont les absences de Haggui et Abdennour qui rendent la tâche à ce point compliquée. Mais, fort heureusement, nous disposons d'un solide effectif élargi qui nous permet aujourd'hui de faire face aux absences et aux accidents. Croyez-moi, cela n'a pas été de trop, au fond. De plus, le rétablissement de Bilel El Ifa nous soulage quelque part. Qu'attendez-vous des nouveaux venus en sélection? Qu'ils s'inscrivent dans une perspective préparant l'avenir. Ils ont le temps de mûrir. Il serait dangereux de se précipiter et de tirer des enseignements au bout d'un ou de deux matches qu'ils auraient disputés. Les Harbaoui, Ben Hatira, Nouioui, Boulaâbi, Hadhria, Baratli, Ben Messaoud… possèdent indiscutablement de la qualité. Mais il faut savoir les intégrer progressivement d'autant que le chemin sera long et que la sélection aura à un moment ou un autre besoin de leurs services. Inutile de vous demander la composition du onze rentrant, tout à l'heure ? Je n'ai pas pour habitude de l'annoncer avant de la communiquer en premier lieu à mes joueurs. C'est la moindre des délicatesses, je crois ! L'autre match du groupe «C», Sierra Leone-Cap Vert se jouera également ce samedi. Votre staff a-t-il prévu de le superviser ? C'est le sélectionneur des juniors, Chihab Ellili, qui s'est déplacé à Freetown pour le suivre et nous ramener de précieux enseignements. Enfin, l'on connaît désormais votre faible pour la ville de Monastir que vous aviez choisie pour l'entame du parcours mondialiste. La cité du Ribat a-t-elle répondu à nouveau à vos attentes ? Ah oui ! Largement, même. Il y a une belle ambiance ici autour du team national. L'apport des gens, que ce soit des responsables, ou des supporters nous comble vraiment d'aise. Autour de nous, la sollicitude exprimée est magnifique. J'espère que mon équipe saura exprimer un bon spectacle en guise de récompense à autant de marques de sympathie vraiment touchantes.
