Auto-désignée favorite du groupe A, la Russie a assumé son statut en balayant la République tchèque, vendredi (4-1). Elle prend le contrôle du groupe devant la Pologne et la Grèce, auteurs d'un match fou qui s'est soldé par un nul, un but partout. La Russie impériale, la Pologne et la Grèce outsiders, la République tchèque en difficulté. La journée d'ouverture de l'Euro a livré une hiérarchie provisoire du groupe A très favorable aux Russes, large vainqueurs (4-1) d'une sélection tchèque qui a brièvement entretenu l'espoir après la pause (2-0). Le suspense est revenu sur la pelouse de Wroclaw avec la réduction du score signée Pilar sur une passe lumineuse du Bordelais Plasil (1-2, 52e). Mais la sélection d'Advocaat a assez vite ajouté un troisième but grâce au héros du jour, le jeune (21 ans) attaquant du CSKA Moscou Alan Dzagoev, auteur d'un doublé et premier leader du classement des buteurs. Avec un total de sept buts en deux matches, l'Euro commence sur de belles bases offensives. Pourvu que ça dure! Hormis une belle frappe croisée à la 75e, le Gunner tchèque Rosicky n'a pas brillé, tout comme l'ancien Lyonnais Baros, remplacé en fin de match sans aucune situation à son actif. Petr Cech n'a rien pu faire sur les quatre buts, mais il sera peut-être reproché au meilleur gardien du monde de ne pas avoir fait non plus de miracle. Avec une différence de buts d'entrée très défavorable, les Tchèques sont condamnés à l'exploit lors des deux prochaines rencontres, à commencer par la Grèce, mardi prochain. Pour la Russie, dont le sélectionneur n'avait pas craint d'endosser le costume de favori du groupe, la voie vers la qualification s'est entr'ouverte. Le choc contre le voisin polonais promet déjà, alors que les coéquipiers d'Obraniak n'ont plus droit à l'erreur. Animée par un bon Archavine, passeur décisif sur le 2e but de Chirokov (24e), la Russie, demi-finaliste en 2008, s'est posée en machine à marquer. Dzagoev en est le symbole : il a repris une tête de Kerjakov repoussée par le poteau (15e) et conclu un jeu en triangle amorcé par Chirokov et Pavlioutchenko, l'attaquant de Tottenham prêté au Lokomotiv Moscou (79e). Pavlioutchenko, qui avait marqué trois fois en 2008, a lui aussi ouvert son compteur en s'offrant un but somptueux après un slalom dans la défense tchèque (82e). En conclusion d'une démonstration qui aura sans doute impressionné au-delà du groupe A, même si l'addition aurait pu être plus salée encore sans la maladresse de Kerjakov (33e, 64e, 70e). A couper le souffle L'Euro part sur de bonnes bases. Alors que le duel entre la Pologne et la Grèce était loin d'être l'affiche la plus alléchante de la compétition, les deux équipes ont livré un match complètement fou avec de multiples rebondissements (1-1). L'entame ne laissait pourtant rien augurer de tel. Les Polonais ont démarré le match de la meilleure des manières, en confisquant le ballon et multipliant les combinaisons entre Obraniak, Blaszczykowski et Piszczek. Robert Lewandowski, son coéquipier au Borussia Dortmund, ouvrait d'ailleurs le score de la tête sur un des centres du latéral droit (17e). Les Polonais profitaient ensuite d'une décision contestable de la part de Carlos Velasco Carballo, l'arbitre de la rencontre, qui décidait de sortir un deuxième jaune et d'expulser Sokratis Papastathopoulos (44e) pour une faute peu évidente. La messe semblait dire pour les Grecs. D'autant que l'arbitre oubliait de siffler un penalty pour un bras de Perquis en pleine surface (45e+1). Et pourtant. Pourtant, ils ont réussi à revenir alors qu'ils étaient à dix contre onze. L'entrée en jeu de Dimitrios Salpingidis à la mi-temps n'est pas étrangère à cela. L'attaquant du PAOK a d'abord égalisé, en profitant d'une sortie hasardeuse de Szczesny devant Gekas sur un centre de Torosidis, pour glisser le ballon dans le but vide (51e). Il aurait pu être l'homme du match, car il a obtenu un penalty quelques minutes plus tard. Parti dans la profondeur, il a été séché par Szczesny, logiquement expulsé (68e). Nouveau coup de tonnerre. Przemyslaw Tyton, son remplaçant, plongeait du bon côté et arrêtait le penalty de Karagounis (71e). Ses partenaires n'étaient nullement découragés et continuaient à pousser. Karagounis marquait même un deuxième but deux minutes plus tard, mais il était refusé pour un hors-jeu plus que limite de Fortounis, auteur du centre. Un scénario fou, donc, mais un résultat raisonnable qui permet aux deux équipes de continuer à espérer une qualification en quarts de finale.