• A moins d'une solution de dernière minute, nos cafés seront, à partir de demain, en grève, sur fond de revendications qu'on dit légitimes A partir de demain, et en l'espace de 48 heures, tous les Tunisiens seront contraints de prendre le café «at home», en disant «bye-bye» aux cafés et brasseries de l'Avenue et du coin qui auront baissé leurs rideaux, à en croire le préavis de grève qu'ils ont lancé depuis quelques jours. Certes, siroter son express ou son capuccino à domicile n'est ni une honte ni une corvée, surtout si une mère-poule s'en mêle. Mais une ville aux cafés fermés est presque synonyme de ville morte au décor désolant et affligeant. Que de revendications Qu'à cela ne tienne pour nos cafetiers qui assurent, comme un seul homme, que cette grève est un mal nécessaire, un ultime moyen de pression sur la tutelle afin de voir leurs revendications satisfaites. Celles-ci vont en effet de l'augmentation du prix du café chaud à la consommation à la régularisation de la situation professionnelle des serveurs, en passant par l'implication des professionnels du métier dans la révision du cahier des charges réglementant l'exercice de leur fonction. «Seul notre secteur n'a pas bénéficié, depuis la révolution, de la moindre augmentation des tarifs», s'indigne l'un d'eux qui tient à rappeler que «nos tarifs n'ont pas évolué d'un iota depuis 2002, alors que la cherté de la vie continue de monter crescendo». Pour le propriétaire d'une vieille brasserie, «c'est là une injustice qui perdure à nos dépens. Nous qui subissons, sans coup férir, les effets de l'augmentation galopante de nos charges: eau, électricité, taxes et prix du sucre, du café, du thé, du lait et des boissons gazeuses. Où allons-nous ? De grâce, ayez pitié de nous». Dialogue de sourds ? De surcroît, rien n'indique qu'il y aura une éclaircie dans la grisaille de cette affaire, dans la mesure où les cafetiers, par l'entremise de leur syndicat, persistent à croire que «le ministère du Commerce, bien qu'avisé à maintes reprises, continue bizarrement de faire la sourde oreille à nos revendications pourtant légitimes». La réplique ne s'est fait pas attendre par ledit département qui précise que «les négociations se poursuivent avec les intéressés en vue de trouver une solution équitable et conforme aux lois en vigueur». Serait-ce là le prélude au report de la grève de demain?