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Créer de nouvelles institutions de régulation
Conférence du Pr Josef E. Stiglitz
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 06 - 2012

• La main invisible est devenue tellement invisible qu'elle n'existe plus », explique le professeur
• M. Ridha Saidi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé du dossier économique, a annoncé la création d'un conseil d'analyse économique indépendant en vue d'assister les décideurs et les investisseurs.
La persistance des effets de la dernière crise financière a montré au grand jour les insuffisances des modèles économiques adoptés. En effet, les modèles qui ont été conçus pour résister aux différents chocs n'ont fait qu'amplifier la crise et l'étendre aux quatre coins du globe. Ainsi, la révision des stratégies de développement est plus que jamais une exigence pour toutes les économies, voire un choix vital pour les pays en transition. Dans ce cadre, le professeur Josef Stiglitz, Prix Nobel d'économie 2001, actuellement en visite en Tunisie, effectuera une série de rencontre avec des ministres et des universitaires pour apporter ses analyses et ses recommandations aux différentes parties prenantes en vue d'arrêter des politiques économiques efficaces pour le pays. Hier, à l'amphithéâtre de la faculté des Sciences économiques et de gestion de Tunis, l'invité d'honneur du gouvernement et du Cercle des économistes a présenté une conférence intitulée « Repenser la macroéconomie ». Selon le professeur, les modèles standards n'étaient pas en mesure de prévoir la dernière crise. Alors que la prévision est une variable déterminante de l'efficacité de tout modèle.
D'où la conclusion que toute modélisation macroéconomique doit se baser sur une étude des imperfections des marchés, de la concurrence déloyale... En plus, l'interdépendance des économies prend de l'ampleur au fil du temps. Dans cette perspective, il affirme: « Aucun pays n'est à l'abri des répercussions de la crise ».
S'agissant des origines de la dernière crise, il a relevé que les marchés financiers ne sont pas aussi stables ni aussi parfaits qu'on le pense. « Le système d'autorégulation des marchés s'est avéré inefficace », n'a cessé de rappeler le Prix Nobel. Cette thèse a été défendue par les institutions gouvernementales, notamment les Banques centrales, mais aussi par les opérateurs privés de la finance. En tenant compte de leurs motivations, le comportement de ces opérateurs est tout à fait logique. A cet égard, il commente : « Les motivations des banquiers sont bien normales ». Mais leurs décisions, qui ont servi les intérêts de leurs chefs, à très court terme, se sont avérées nocives pour toutes les économies. Et d'illustrer : « Aux Etats Unis le quart des foyers est en difficulté. ». Et la tendance s'est aggravée avec la complaisance des banquiers avec les agences de notation qui, selon l'expert, ont tout fait pour accorder des triples A, la meilleur notation, au lieu de triple F. Ainsi, les dérapages des financiers trouvaient à chaque fois un bel emballage pour attirer un nouvel acquéreur d'un cadeau empoisonné. Il ironise : « Si les Européens n'avaient pas acheté les douteux produits dérivés, la situation économique des USA aurait pu être pire ».
A la lumière de ses recherches personnelles, il a conclu que la présence de l'Etat et des institutions gouvernementales est incontournable pour réguler les marchés et assurer les équilibres macroéconomiques. « La main invisible est devenue tellement invisible qu'elle n'existe plus », explique-t-il. L'idée de l'éminent économiste est claire: les gouvernements doivent combler le vide.
Par ailleurs, il a évoqué le champ de la politique monétaire qui ne doit pas se limiter à la maîtrise de l'inflation. « Certes, la stabilité des prix est nécessaire pour le développement économique, mais le rôle des institutions et les prérogatives doivent s'étendre à la lutte contre le chômage, la croissance et l'accès aux crédits. », martèle-t-il. De même, ces institutions sont appelées à surveiller les marchés dans le but de prévoir les bulles spéculatives dont les conséquences sont lourdes et douloureuses sur toute économie. Aussi, il incombe à l'Etat de lutter contre les inégalités conséquente des règles infligées par les barons de la finance. « Aux Etats-Unis, 80% des ménages consomment 110% de leurs revenus», déplore-t-il.
Pour ce faire, il a recommandé de renforcer le rôle de l'Etat par la création et le renforcement d'institutions publiques spécialisées pour le contrôle et la régulation de l'économie. Parallèlement, le gouvernement est appelé à lancer des transformations structurelles de l'économie nationale.
Pour sa part, M. Ridha Saidi, ministre auprès du chef du gouvernement, chargé du dossier économique, a annoncé la création d'un conseil d'analyse économique indépendant en vue d'assister les décideurs et les investisseurs. Ce conseil, a-t-il précisé, sera composé majoritairement d'universitaire set regroupera toutes les sensibilités politiques. M. Josef Stiglitz sera un membre honorifique de ce conseil.


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