Le groupe d'Al-Aridha à l'Assemblée nationale constituante (ANC) a dénoncé, hier, la remise de l'ancien Premier ministre libyen Bagdhadi Mahmoudi aux autorités de son pays. «C'est une offense au peuple tunisien», s'est indigné le président du groupe, Mohamed Hamdi, qui s'exprimait hier en fin de matinée lors d'une conférence de presse, appelant «à retirer la confiance du gouvernement de Hamadi Jebali et à le remplacer par un gouvernement de technorates jusqu'à la rédaction de la Constitution et l'organisation des élections présidentielle et législatives». Le courant d'Al-Aridha avait demandé au président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar, la tenue d'une plénière le 6 juin 2012, mais qui a été «ignorée et rejetée», a regretté Mohamed Hamdi. «C'est un déshonneur si un marché a été conclu concernant l'extradition de Bagdhadi Mahmoudi vers la Libye», a-t-il lancé. Et le président du groupe d'Al-Aridha d'ajouter : «Le gouvernement actuel entend asseoir une nouvelle dictature, instaurer un système de parti unique et avoir la mainmise sur le peuple et la société, en ignorant les revendications des constituants et en faisant fi des principes démocratiques». Mohamed Hamdi a également attiré l'attention sur «la situation sécuritaire en Libye qui n'est pas favorable à la tenue d'un procès équitable pour les proches de Kadhafi». Il est à rappeler que plusieurs constituants se sont retirés hier en signe de protestation contre la décision du président de l'ANC, qui a refusé de consacrer une partie des travaux de la plénière pour débattre des circonstances de l'extradition de Bagdhadi Mahmoudi.