• La reconversion de la dette tunisienne permettra de réduire la charge financière de l'Etat dans un contexte de crise économique internationale et face aux multiples défis de promotion de l'emploi et du rééquilibrage entre les régions Faut-il payer les dettes ? La question a été posée depuis la révolution et les réponses sont multiples. Selon l'ambassadeur allemand, Dr Horst-Wolfram Kerll, la conversion de la dette ou d'une partie de la dette est une alternative porteuse sur les plans politique, économique et social. Dans ce cadre, le contrat de la conversion d'une première tranche de 30 millions d'euros de la dette de la Tunisie envers l'Allemagne a été signé, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères. La signature du contrat de la deuxième tranche de 30 millions d'euros est prévue au cours de cette année. Représentant le gouvernement tunisien, M. Touhami Abdouli, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes et les représentants allemands, à l'instar de l'ambassadeur de la République Fédérale d'Allemagne, le conseiller régional pour l'Afrique du Nord, à l'Institut allemand de crédit à la reconstruction (KFW), ont convenu le recyclage de ces fonds dans des projets vitaux dans des régions défavorisées. Il s'agit de projets d'alimentation en eau potable réalisés par la Sonede pour un montant de 20 millions d'euros à Gafsa, Tozeur, Kasserine, Kebili, Le Kef, Siliana, Tataouine, Jendouba, Médenine, Zaghouan, ainsi qu'un programme d'assainissement des eaux usées réalisé par l'Onas pour une première tranche de 10 millions d'euros sur un montant global de 20 millions d'euros dans les localité de Ben Guerdane, Regueb, Foussana et El Guettar. Dans son allocution, le secrétaire d'Etat n'a pas manqué de mentionner que la conversion d'une partie de la dette tunisienne en projets de développement est un geste hautement apprécié aussi bien par les hautes autorités que par le peuple tunisien. Il relève: «Ce geste permettra de réduire la charge financière de l'Etat dans un contexte de crise économique internationale et face aux multiples défis de promotion de l'emploi et du rééquilibrage entre les régions». Il a rappelé, par ailleurs, que les «amis allemands» n'ont cessé de manifester leur sympathie pour la révolution tunisienne et nous faire part de leur appui et de celui du peuple allemand pour la réussite de notre processus de transition démocratique. Pour sa part, l'ambassadeur a précisé: «Il s'agit seulement d'une première tranche et d'une partie d'un programme». En effet, il fait savoir que l'Allemagne a préparé de plus grands programmes pour un budget de 50 millions d'euros pour l'année prochaine et la même enveloppe pour l'année d'après. Parmi les multiples axes de ces programmes, l'ambassadeur a évoqué le dossier humanitaire, notamment celui des blessés de la révolution et des réfugiés au camp «Choucha». Et de conclure : «C'est un bon geste que la Tunisie a bien mérité».