Le ministre du Tourisme, Elyès Fakhfakh, a annoncé, mercredi, à Hammamet, la possibilité de créer une société de factoring dans le secteur touristique. Il a indiqué, lors d'une réunion avec les professionnels du secteur exerçant dans la région de Nabeul, que cette proposition sera présentée au Conseil des ministres afin d'être adoptée au cours du mois de juillet prochain. Par ailleurs, M.Fakhfakh a indiqué, dans une déclaration à la TAP, qu'il est difficile, à l'heure actuelle, de résoudre le problème des crédits impayés des professionnels par le biais des mécanismes traditionnels, en l'occurrence le rééchelonnement. Ces crédits, qui datent de plus de 15 ans, sont de l'ordre de 3 milliards de dinars, a-t-il ajouté. L'objectif consiste, selon le ministre, à créer des sociétés de gestion des actifs, lesquelles seront chargées d'assurer la gestion directe des hôtels. Dans le dessein de faire face aux problèmes de la zone touristique de Tabarka, le ministre a annoncé le lancement d'un projet gigantesque dans la région, dont l'accomplissement se fera en collaboration avec l'Organisation arabe du tourisme, qui a manifesté l'intérêt d'investir dans ce domaine, en vue d'impulser l'activité touristique dans la ville de Tabarka. Le ministre s'est, par ailleurs, déclaré optimiste quant à l'amélioration de la situation du secteur du tourisme, relevant que la Tunisie, qui est sortie de la période difficile, devra mettre en place un plan de réforme à long terme dans le secteur touristique. Selon lui, ce plan permettra de surmonter les problèmes structurels, dont notamment l'endettement du secteur, son caractère saisonnier, l'absence de l'animation et les problèmes environnementaux, qui sont apparus depuis 5 ans (l'érosion marine, la prolifération des algues). M. Fakhfakh a annoncé, dans le même contexte, la mise à jour d'un certain nombre d'études stratégiques sur le tourisme, afin d'élaborer une stratégie adéquate qui sera réalisée par une unité indépendante de gestion par objectifs. S'agissant de la région du Cap Bon, le ministre a insisté sur l'impératif d'animer la ville de Hammamet, qui se présente comme un label du tourisme tunisien, et d'exploiter les potentialités de toute la zone entre les villes de Korbous et de Haouaria, indiquant qu'elle suscite l'intérêt des investisseurs chinois, japonais et arabes. Répondant aux interrogations des professionnels du secteur, en matière d'endettement, de propreté, de sécurité et de multiplication des intervenants dans le secteur, il a souligné que le ministère œuvre à rattraper le temps perdu dans la réalisation des opérations de nettoyage des plages et de l'environnement extérieur, suite à la création de commissions communes spécifiques. Il a montré que le tourisme est le seul secteur qui a bénéficié d'une décision de rééchelonnement des dettes en 2012, signalant que cette décision permettra de faire face à la crise conjoncturelle qu'a connue le secteur en 2011. «Le rééchelonnement ne concerne pas les anciennes dettes impayées par les professionnels», a-t-il précisé.