L'ex-international tricolore est donc le nouvel entraîneur du CA. Il aura pour mission de relancer une équipe à la dérive Le président du CA, Slim Riahi, a donc décidé de faire confiance à l'école française, et c'est probablement une bonne décision, sachant que jeter son dévolu sur Bernard Casoni n'est point un saut dans l'inconnu. Casoni, ex-arrière gauche de Marseille, est un battant comme le décrivent ses anciens poulains ou collaborateurs. Outre une carrière de joueur de club pleinement achevée du côté de la Canebière, il a aussi intégré les «Bleus» et a joué l'Euro 92 (sous la direction de Michel Platini, alors sélectionneur des tricolores). C'est dire qu'intégrer le CA en tant que premier responsable technique est forcément un challenge et non des moindres pour Casoni. Homme des missions difficiles, le Français a antérieurement redressé la barre d'Evian TG, un club qui a atteint le palier supérieur sous son commandement, ce qui lui a valu une certaine notoriété, vu qu'il a été élu meilleur coach de Ligue II en 2010. Sera-t-il pour autant «l'élu», voire l'oiseau rare qu'attend le large public clubiste ? L'homme de la situation, selon ses nouveaux employeurs, a d'ailleurs paraphé un contrat de deux ans, signe qu'il n'est pas juste de passage. En revanche, s'il est connu pour sa poigne, c'est aussi un passionné au tempérament assez latin avec un caractère bien trempé. Réputé pour son côté quelque peu autoritaire, Casoni débarque au CA avec l'ambition de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. C'est dire que s'il n'arrive pas en terrain conquis, Casoni vaudra le détour pour un public qui sait que les entraîneurs français, qui se sont succédé au CA, ont relativement tiré leur épingle du jeu (Marchand, Husson, Serafin, Exbrayat, Stambouli et autre Lechantre). Un battant au caractère bien trempé Après des semaines de rumeurs et de fantasmes, c'est donc finalement Casoni qui tiendra les rênes de l'équipe première. Le nouveau timonier du CA a donc débarqué vendredi après-midi à Tunis, ralliant directement le Parc A, accompagné du président de la section football, Mehdi Miled, ainsi que du préparateur physique et du directeur exécutif du CA. Après un rapide tour d'horizon des principales installations du club, Casoni s'est réuni en vase clos avec les joueurs qui l'attendaient du côté des vestiaires. Par la suite, un assez long entretien a eu lieu entre le nouveau timonier du CA et le capitaine de l'équipe, Bilel Ifa, avant que Patrick Liewig et Bernard Casoni ne se rencontrent pour une sorte de «passation» et d'échanges d'informations sur le groupe pro à disposition. A noter que Patrick Liewig est en passe de rallier le Mouloudia d'Alger. En attendant que la mayonnaise prenne avec l'environnement clubiste, il est important de relever certains traits du coach du CA. Qu'il soit chez lui, en terrain conquis dans son club de cœur (lors de son passage en tant qu'entraîneur de l'équipe réserve de l'OM), ou en néophyte (Bastia et récemment Evian), Casoni n'a pas fait dans la dentelle. C'est un passionné dont le «feeling» avec les supporters ne doit pas forcément être idyllique. Sa mission, c'est de relancer une équipe en perdition pour les raisons que l'on connaît. Pas d'opération séduction (couvrir le public de louanges par exemple) ou de déclarations versant dans le populisme. Caresser dans le sens du poil pour détourner l'attention des véritables maux de l'équipe, trop peu pour lui, la méthode Casoni devrait être axée sur la rigueur et le plaisir du jeu afin de permettre au CA de retrouver rapidement de l'ambition. En attendant l'implacable logique du terrain, la sauce Casoni à laquelle le Club Africain va être assaisonné promet. Les supporters, à leur tour, ont de bonnes raisons d'espérer.