Le Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes (Cnpto), tout en se félicitant du redémarrage de la greffe hépatique, tient à préciser que le problème de la transplantation d'organes est loin d'être résolu en Tunisie. Nos concitoyens, et particulièrement nos malades qui souffrent et dont nous ignorons jusqu'à leur nombre, réclament un droit à la santé et à la vérité. Ils savent pertinemment que la reprise de la transplantation hépatique à Mongi-Slim ne va pas satisfaire les besoins de la plupart d'entre eux. Nous avons remis sur rail un train qui n'avancera pas car le tracé de la voie ferrée n'est pas encore clairement défini. Nous ne disposons pas encore de chiffres précis, mais nous estimons qu'il existe actuellement 10.000 Tunisiens qui souffrent d'insuffisances organiques. Il faudrait réaliser annuellement 1.000 à 1.500 transplantations tous organes confondus pour espérer traiter au bout de 4 à 5 ans une bonne partie des malades. Nous ne réalisons malheureusement qu'une centaine d'interventions et essentiellement rénales. La pénurie en greffons est, certes, un facteur limitant, mais les moyens dérisoires à disposition des équipes de greffe sont tout aussi paralysants. L'insuffisance d'organes en Tunisie, considérant la qualité de la vie des malades et le coût des traitements de suppléance, sont un problème majeur de santé publique. Un plan national de greffe élaboré par l'ensemble des intervenants (professionnels de santé et représentants de la société civile) peut seul espérer réformer cette activité. Le Cnpto tient également à souligner que la transplantation d'organes ne concerne pas un médecin ou une spécialité, mais qu'elle représente une formidable dynamique qui fait travailler intensément pendant 24 à 48 heures et en totale communion toutes les catégories de personnel de la santé et toutes les spécialités confondues. La cohésion de tout le groupe est en définitive la seule clé de réussite. La transplantation d'organes et de tissus est une méthode thérapeutique efficace, réalisable au même titre que tout autre traitement, mais qui fait appel à la solidarité de nos concitoyens. le Cnpto exhorte l'ensemble des Tunisiens à reprendre confiance en leurs institutions. Il rappelle que le don d'organes à partir d'une personne vivante ou décédée est régi en Tunisie par une législation contraignante afin de prévenir tout dérapage. La principale mission du Cnpto est de veiller au respect des procédures afin de garantir la sécurité, l'équité, la gratuité et l'anonymat des dons. (Source : Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes)