Des réformes structurelles exhaustives sont requises afin de jeter les bases de la transformation de l'économie tunisienne et promouvoir une croissance plus solide et plus solidaire, tout en appuyant l'activité économique et sauvegardant la stabilité macro-économique, estime le Fonds monétaire international (FMI). Dans une note d'information au public (NIP), concluant les consultations de 2012 au titre de l'article IV avec la Tunisie, et publiée vendredi, par son conseil d'administration, le FMI souligne qu'après sa transition politique, la Tunisie aura des défis économiques et sociaux urgents à relever, notamment un taux de chômage élevé et des disparités régionales à réduire. «Le potentiel de croissance économique de la Tunisie à moyen terme reste favorable, mais pour libérer ce potentiel il est nécessaire d'adopter un programme de réformes structurelles pour promouvoir les investissements privés», souligne la NIP. Et d'ajouter que la réalisation d'une croissance plus forte et plus inclusive est nécessaire pour diminuer le chômage élevé, particulièrement parmi les jeunes, et pour réduire les disparités régionales et sociales. Pour obtenir une croissance plus forte, il faut aussi mobiliser d'importants financements extérieurs, sous forme notamment d'investissements directs étrangers et d'emprunts par le gouvernement et les entreprises, souligne le rapport, estimant que la politique budgétaire pourrait appuyer la croissance et l'emploi à court terme, et que l'expansion ciblée prévue des investissements publics est appropriée. Passant en revue les problèmes auxquels le pays a fait face après sa transition politique en 2011 (chômage, disparité régionale, repli économique, inflation, déficit budgétaire), le FMI a fait état «de signes d'un rebond de l'activité économique», au début de l'année en cours, notamment suite à l'amélioration des indicateurs économiques, à savoir le PIB, les investissements directs étrangers, le tourisme, sans pour autant négliger les risques dus à l'instabilité de la situation économique et à la faiblesse de l'environnement mondial. La croissance en termes réels devrait progressivement atteindre 6% en 2017 dans un scénario de référence prenant pour hypothèse la poursuite de la stabilité macro-économique, l'amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, des réformes du marché du travail et du système éducatif. Toutefois, les risques à court terme sont elevés, dont une récession plus grave que prévu en Europe qui pèserait lourdement sur les exportations tunisiennes, une augmentation des tensions sociales dans le pays qui découragent les investissements domestiques et étrangers, des contraintes de capacités et des retards dans les financements qui risqueraient de freiner la relance budgétaire envisagée pour soutenir la croissance. Dès lors, les administrateurs du FMI préconisent de reprendre à moyen terme le rééquilibrage des finances publiques, afin de préserver la viabilité du budget et de la dette, et d'adopter des réformes fiscales, à même de renforcer les recettes et de rendre le système fiscal plus équitable et favorable à la croissance. Par ailleurs, le FMI propose de maîtriser les dépenses publiques et de réformer le système de subventions et de pensions.