Le conseil d'administration du FMI vient de discuter l'article IV sur la Tunisie suite aux consultations avec le gouvernement qui ont eu lieu en juillet dernier. Trois thèmes ont été abordés. Il s'agit respectivement du rééquilibrage le dosage des politiques de soutien à la croissance économique à court terme tout en préservant la stabilité macroéconomique, de l'urgence de réformes dans le secteur financier et de la nécessité de parvenir à une croissance plus élevée et plus inclusive pour lutter contre le chômage. Le FMI «appuie une expansion fiscale bien ciblée pour soutenir la croissance de court terme dans la limite que la soutenabilité budgétaire à moyen terme soit préservée». A cet égard, le FMI «exhorte les autorités à surmonter les contraintes de capacité d'exécution et commencer effectivement la mise en œuvre de leur plan d'investissement public». Le rapport relève que «l'exécution du plan d'investissement public envisagé et l'adoption de mesures pour contenir les dépenses actuelles sont la clé». Par ailleurs, le rapport revoit à la hausse le taux de croissance de la Tunisie à 2,7% en 2012, le rapprochant de l'objectif fixé initialement à 3,5% . Selon le rapport «le stimulus fiscal envisagé en Tunisie contribue significativement à l'activité économique à court terme... et contribue à la croissance du PIB de 1%». Selon le rapport «l'exécution du plan d'investissement public envisagé et l'adoption de mesures pour contenir les dépenses actuelles sont fondamentales». Le rapport indique que «les autorités sont engagées à préserver la viabilité budgétaire à moyen terme et souscrivent à l'analyse des experts du FMI. Ils ont exprimé leur volonté de reprendre une consolidation fiscale progressive dès que l'économie retrouve la voie d'une reprise durable, avec l'objectif de réduction de la dette publique à 40% du PIB à moyen terme. Réformer le système de compensation en Tunisie réduirait les coûts budgétaires et protègerait mieux les pauvres. La suppression progressive des subventions des prix généralisés actuellement et la mise en œuvre appropriée des filets de sécurité sociale auraient une meilleure protection pour ceux qui en ont besoin, estime le rapport. Cela réduirait les coûts budgétaires et libérerait des ressources fiscales supplémentaires qui pourraient être utilisées dans des projets d' infrastructure, de santé et d'éducation outre la propension à répondre aux demandes sociales». Besoin urgent de réformes dans le secteur financier Le FMI considère qu'«un rééquilibrage du dosage des politiques (policy mix) est nécessaire pour soutenir la croissance à court terme de la Tunisie tout en préservant la stabilité macroéconomique, estimant que le plan de relance budgétaire devra être mieux orienté vers l'investissement public». Il est à relever qu' un resserrement graduel de la position de la politique monétaire contribuera à contenir les pressions inflationnistes, alors qu'une plus grande flexibilité du taux de change pourrait aider à stabiliser les réserves en devises étrangères. Le rapport insiste sur le fait que «le cadre institutionnel pour la formulation de la politique monétaire doit être renforcé. Actuellement, le Conseil de la Banque centrale décide sur le taux de politiques fondé sur des indicateurs composites». En ce qui concerne le secteur bancaire et financier, le rapport note que «la BCT a besoin de modifier ses statuts afin d'établir un cadre efficace pour son autonomie et sa redevabilité». «Les réformes du secteur financier au cours de la décennie qui a précédé la révolution ne suffisaient pas à moderniser et à renforcer le système bancaire»... Le rapport souligne aussi que «les autorités ont déployé des efforts louables dans le renforcement de la surveillance bancaire et l'amélioration de la solvabilité des banques, mais des efforts considérables restent à déployer». Il note que «les importants défis du secteur bancaire en termes de besoins de recapitalisation potentiellement importants et la situation de liquidité serrée devront être abordés de façon sérieuse». Le rapport souligne, enfin,, que «les défis à moyen terme consistent à réduire le taux de chômage élevé, surtout parmi les jeunes, et les disparités économiques régionales». Il indique que le «taux de croissance réel pourrait atteindre 6 % en 2017, une fois les réformes structurelles pour stimuler l'investissement privé sont mises en œuvre. la préservation de la stabilité macroéconomique, l'amélioration de la gouvernance et de l'environnement des entreprises, et la réforme du marché du travail, du système de l' éducation et du système bancaire seront déterminantes pour encourager les investissements nationaux et attirer les investissements étrangers».