L'information a suscité une certaine inquiétude chez les Tunisiens : la peste animale dans les gouvernorats de Sidi Bouzid, de l'Ariana et de Gafsa annoncée par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) sur son site Internet officiel a été communiquée par les services vétérinaires relevant du ministère de l'Agriculture. Cette maladie virale qui a été à l'origine de la mort d'un nombre réduit d'animaux ne se transmet pas de l'animal à l'homme. Selon M. Abdelhaq Ben Younès, directeur général des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, «la peste animale concerne les petits ruminants et particulièrement les chèvres et les moutons, qui existe dans plusieurs régions du monde, y compris en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe». Avant 2008, année de parution de la maladie au Maroc, l'Afrique du Nord était considérée comme une région indemne. Une commission technique et scientifique a été alors constituée au ministère de l'Agriculture. En 2009 déjà, quatre foyers de peste ont été déclarés à l'OIE. En effet, des conventions ont été signées entre les différents pays – y compris la Tunisie – pour déclarer toute maladie animale contagieuse sur le réseau de veille et de contrôle relevant de cette Organisation. «C'est suite à notre dernière déclaration que les informations relatives à la découverte de certains foyers de la peste animale ont été publiées», précise notre interlocuteur. C'est une pratique habituelle de la part de la Tunisie. Nombre de foyers très limité En fait, depuis 2009, des foyers en nombre de peste animale, répertoriés, non seulement dans notre pays mais aussi en Algérie et en Egypte ont été déclarés à l'OIE. La peste animale est une maladie virale qui n'est pas transmissible de l'animal à l'homme. «C'est le mot peste qui a suscité l'inquiétude chez les gens, mais c'est une maladie connue des vétérinaires», rassure M. Ben Younès. La peste aviaire qui touche les volailles et la peste bovine – celle-ci est éradiquée dans le monde – figurent aussi sur la liste des maladies animales. Cependant, la peste des ruminants est à l'origine d'un nombre très limité de décès estimés à 0,5% du troupeau. Les symptômes de cette maladie chez l'animal (chèvre ou mouton) se présentent par une fièvre, un écoulement oculaire,un jetage et une diarrhée. En Tunisie, des textes réglementaires ont été promulgués en vue de lutter contre la maladie de la peste et assurer la surveillance épidémiologique nécessaire sur le marché des bestiaux. Les troupeaux contaminés sont mis en quarantaine en assurant la désinfection. On n'a pas opté pour la vaccination, d'autant plus que le nombre des foyers est très limité. A titre d'exemple, sur 3.482 chèvres et moutons, la mortalité n'a concerné que 55 têtes ! En tout cas, il n'y a pas de risque de transmission du virus de l'animal à l'homme. Depuis 2008, les vétérinaires ont été formés pour faire face à ce type de maladies. La sensibilisation a concerné également les engraisseurs au sujet de la peste animale pour prendre les dispositions nécessaires en cas de découverte de foyers contaminés. «Bien qu'elle ne soit pas transmissible de l'animal à l'homme, nous y accordons l'importance qu'il faut pour la contrecarrer», souligne notre interlocuteur, ajoutant que «le virus de la peste animale est très sensible et ne vit pas à l'air libre. La contagion peut se faire d'animal à animal».