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Le « bayoudh » guette notre palmeraie, méfions-nous-en
Opinions - Agriculture
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 03 - 2011


Par Sami GHAZOUANI *
En ces circonstances de rétablissement de l'ordre public, le dispositif sécuritaire et douanier, certes en amélioration permanente, n'a pas encore atteint le niveau d'efficience escompté. Cette situation conjoncturelle offre une occasion favorable à l'intrusion de certains agents pathogènes dont notre pays est jusqu'à présent indemne. En effet, les échanges illicites menés par les contrebandiers pourraient aboutir à l'intrusion sur notre territoire de certaines maladies végétales ou animales se traduisant par de très lourdes conséquences économiques. La fusariose du palmier, communément appelée bayoudh, la peste des petits ruminants en sont des exemples fort illustratifs de ces menaces. Donc, redoublons de vigilance et qu'une énergique prise de conscience soit instaurée pour une meilleure préservation de nos richesses.
Durant les dernières décennies nous assistons à travers le monde à l'exacerbation du pouvoir pathogène de nombreuses souches microbiennes inféodées aux diverses espèces végétales ou animales. C'est ainsi que certains champignons microscopiques deviennent résistants aux fongicides usuels, que des bactéries se montrent de plus en plus rebelles aux antibiotiques des premières générations et que des virus deviennent plus invasifs. A cet égard, le contrôle au niveau des frontières visant l'interdiction stricte des introductions de productions végétales ou animales provenant des pays frappés par ces fléaux constitue un rempart efficace contre le passage de la contamination à notre territoire. Et quand le risque épidémiologique se limite à une simple suspicion légitime, un allégement des procédures douanières sera appliqué en optant pour ce qui est appelé la règle de quarantaine. Celle-ci consiste à isoler le produit végétal ou animal, qu'il soit vivant, tels les plants, semences, génisses, veaux, etc. ou inerte, tels les denrées alimentaires, les matières premières ou les produits manufacturés d'origine végétale ou animale suspecte, en attendant l'établissement des diagnostics phytosanitaires ou vétérinaires et les résultats des diverses analyses.
Le «bayoudh», une calamité menaçante
Cette redoutable maladie spécifique au palmier dattier a pour agent causal un microbe appartenant à la classe botanique des champignons. L'issue de cette pathologie dont notre si précieuse palmeraie est jusqu'à présent indemne est inexorablement fatale car ce germe à tropisme vasculaire obstrue les vaisseaux conducteurs de sève du palmier, entraînant à brève échéance un dépérissement irréversible de l'arbre atteint.
Et bien évidemment, la transmission de cette pernicieuse maladie d'un palmier contaminé ou même d'un organe provenant d'un sujet atteint tel que les rejets prélevés par drageonnage, habituellement employés pour la multiplication des «plants», des palmes destinées à la confection de brise-vent, des feuilles servant de matière première à la fabrications de diverses œuvres artisanales de type couvre-chef (mdhalla), couffins, etc. est si facile que le front de ce fléau ne cesse de progresser, envahissant de nouveaux territoires en Afrique du Nord, de l'Ouest vers l'Est, rendant acarpes de vastes palmeraies qui furent jusqu'à une époque récente réputées pour l'abondance de leurs récoltes et la qualité supérieure de leurs dattes.
Un contrôle strict aux frontières
Tous les voyageurs arrivant d'un pays reconnu contaminé par ce fusarum savent — parce qu'ils en sont systématiquement informés et prévenus par les autorités douanières — que l'introduction de tout produit ou dérivés issus du palmier comme les dattes, les couvre-chefs, les couffins etc. est strictement interdite car ces fruits ou même ces objets, pourtant secs et inertes, peuvent être un vecteur de cette horrible maladie du palmier dattier et provoquer la contagion.
En effet, cette maladie menace de devenir cosmopolite par la facilité de son passage des milieux contaminés aux milieux sains et tout relâchement des mesures préventives infligera aux palmeraies sans nul doute une terminaison apocalyptique.
Il est donc judicieux d'initier un vaste programme de sensibilisation à l'importance de la prévention en impliquant tout particulièrement les moyens audiovisuels afin d'atteindre la masse de la population. En effet, la production et la consommation des dattes revêtent des dimensions économique, écologique et civilisationnelle si considérables que la protection de cette richesse est un devoir civique et patriotique.
Soyons vigilants afin de pérenniser cette généreuse source de devises qui fournit annuellement à la trésorerie de l'Etat l'équivalent de 210 milliards de millimes, et ce, à côté des 85.000 tonnes de dattes consommées localement. Et signalons à ce sujet que notre production se distingue non seulement par sa diversité mais aussi par une qualité mondialement réputée.
Gare à la peste des petits ruminants
La paysannerie tunisienne a accompli au cours des dernières décennies un saut quantitatif et qualitatif considérable en matière de production animale, et cette Tunisie décrite dans les livres de géographie comme le pays le plus aride du Maghreb est devenue autosuffisante en lait, en viandes rouges, en productions avicoles et cunicoles; et nous sommes en mesure de devenir un exportateur régulier et non un exportateur conjoncturel, comme nous le sommes actuellement, de ces nobles denrées alimentaires à valeur ajoutée élevée.
Pour atteindre cet objectif si cher à tout concitoyen soucieux de la prospérité économique de sa patrie, il suffit d'accorder davantage de sollicitude à l'industrialisation et au conditionnement de ces nobles productions brutes en développant par exemple des fromageries et des charcuteries, etc.
Par cette démarche, on garantit non seulement la résorption et la conservation de tout excédent de production qui risquerait de ne pas trouver la base de consommation correspondante sur le marché local au cours des éventuelles périodes de surproduction mais aussi de bien valoriser ces produits fort demandés à l'export. Et en cette saison de pic de lactation, évoquons l'actuelle crise de surproduction laitière qui a généré de grandes difficultés d'écoulement de lait frais.
Ces résultats remarquables que beaucoup d'autres pays plus favorisés par leurs ressources naturelles n'ont pas pu réaliser ne sont pas le fruit du hasard, mais c'est plutôt l'œuvre du labeur du paysan tunisien, et l'aboutissement des stratégies pertinentes tracées par les responsables du ministère de l'Agriculture, et à ce niveau il serait ingrat de ne pas louer les efforts considérables, le travail méthodique et efficace d'un homme qui a laissé des empreintes indélébiles durant sa riche carrière aux organismes de la recherche agronomique, aux instituts de l'enseignement supérieur et au siège du ministère de l'Agriculture. Il s'agit du professeur Abderrazek Daâloul à qui l'agriculture tunisienne doit son grand progrès et ses innombrables acquis.
Mais les menaces qui pèsent sur notre palmeraie le sont aussi pour notre cheptel et tout particulièrement les troupeaux caprins et ovins car une grave maladie appelée peste des petits ruminants, inexistante jusqu'à présent sur l'intégralité de notre territoire, ne cesse de se propager à un rythme de plus en plus accentué puisqu'elle touche aujourd'hui de nombreux pays de l'Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et de l'Asie, après s'être cantonnée durant des décennies dans des foyers très limités. Cette maladie virale spécifique aux petits ruminants se caractérise par sa forte contagiosité, par un taux de morbidité s'élevant à plus de 90% et une mortalité oscillant entre 50 et 80% !
Soyons prudents, surtout que l'immense espace saharien qu'on a longtemps considéré comme un rempart infranchissable s'opposant à tous les agents pathogènes a été mis en échec avec la maladie de «la langue bleue» dite fièvre catarrhale ovine.
Et puisque l'antidote du travail qui est l'attribut omnipotent de tout progrès socioéconomique est l'excès de discussion, qui devient en ces circonstances de la parlote et pour parer à toute négligence qui pourrait coûter trop cher à notre économie, canalisons notre attention et nos préoccupations dans des actions concrètes, susceptibles de préserver nos richesses de tout facteur rétrogarde.


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