Des centaines d'hectares seraient déjà détruits : une véritable épée de Damoclès sur l'écosystème ! Des centaines d'hectares seraient déjà partis en fumée depuis le début de ce mois d'août où la canicule, conjuguée aux bourrasques de vent, a provoqué bien des ravages à nos prestigieuses forêts de la région du Nord-Ouest, également réputées par leur végétation luxuriante et leur couvert végétal principalement composé de pin d'Alep. Que ce soit au Kef ou à Jendouba ou encore à Béja, le spectacle ressemble à celui de la désolation tant la plaie entaillée dans nos forêts est profonde et difficile à arrêter. Mais au juste, pourquoi ces feux sont-ils si nombreux et si violents cette année, car jamais, dans l'histoire de la Tunisie, on n'a enregistré autant d'événements tragiques et douloureux pour notre écosystème. S'agit-il d'accidents purs et simples ou bien serait-on victime d'une conspiration dont les auteurs seraient des pyromanes ou des citoyens nourrissant des velléités vengeresses à l'égard de notre patrimoine forestier ? Jusque-là, toute les scènes demeurent de mise et l'on n'écarte pas dans les coulisses des services forestiers que certains feux auraient été provoqués par des actes criminels. Si Au Kef, une bonne partie des deux forêts de Takrouna (Sakiet Sidi Youssef) et de Gfa (Nebeur) a été quelque peu ravagée par les flammes, de nombreuses forêts de la région de Jendouba ont subi un sort plus lourd, notamment, à Aïn Draham où l'on parle d'une vraie catastrophe naturelle et à Ghardimaou où la forêt de Aïn Soltane a pris feu. A Béja, la situation semble se calmer, mais avec les feux qui se sont déclenchés à Aïn Younès et Zaldou dans la délégation de Testour et à Nefza, les dégâts sont jugés importants avec plus de 25 ha de forêts détruits. Les forêts, principales richesses et fierté de notre patrimoine naturel dans la région du Nord-Ouest, ne méritent pas un tel sort et il semblerait même que les habitants des zones sinistrées n'ont pas été associés comme il se doit à la gestion de ce patrimoine d'autant plus que les travailleurs occasionnels qu'on a l'habitude d'affecter à la surveillance des forêts sont de moins en moins nombreux, ce qui, selon certains citoyens de la zone de Takrouna, aurait poussé certains mécontents à mettre le feu dans la forêt, mais cela ne justifie en rien de tels actes criminels, d'autant plus encore que le couvert végétal a été nettement consolidé dans la région avec la création de nouvelles forêts, comme au Kef où le couvert végétal serait passé de 101 mille ha à 135 mille, lors de ces deux dernières années. Autre bémol : les destructions des forêts se poursuivent sans répit et de nombreux citoyens continuent de couper les arbres chaque jour sans peur d'être verbalisés ou sanctionnés. Il va de soi qu'il est grand temps pour sévir contre tous ces criminels qui portent atteinte à notre environnement, car un silence beaucoup plus long sur de tels dérapages risque de nuire considérablement à notre patrimoine naturel et mettre en péril les grandes réalisations accomplies dans le pays en matière de forestation et de protection et de la faune et de la flore sauvages.