La baisse des charges d'exploitation bancaire a touché les dépôts à terme dont les intérêts encourus ont régressé de 17,8% alors que les charges sur les dépôts d'épargne ont chuté de 13,3% Les banques publiques participent activement à la stimulation des investissements en octroyant des crédits aux promoteurs afin qu'ils créent leurs projets dans toutes les régions pour générer de nouvelles richesses et offrir aux jeunes diplômés de l'enseignement supérieur des opportunités d'emploi nouvelles. Encore faut-il que ces projets soient rentables dans des secteurs prometteurs à forte employabilité et à haute valeur ajoutée. Les différents projets font, bien entendu, l'objet d'une étude de la part des promoteurs auprès des bureaux d'études ou de conseil avant que le dossier ne soit remis à la banque pour l'examiner. Celle-ci effectue, à son tour, une étude pour s'assurer notamment de la rentabilité du projet et de sa pérennité pour éviter tout blocage des activités en cours de route. En effet, au cas où le projet ne connaîtrait pas la réussite escomptée, le promoteur ne serait pas en mesure de rembourser son crédit, ce qui mettrait la banque dans une situation désavantageuse et porterait atteinte aux équilibres financiers. La banque moderne ne se limite pas à fournir des financements, mais donne des conseils aux promoteurs afin qu'ils optent pour des projets rentables et puissent, par conséquent, faire des bénéfices. Les banques sont appelées à améliorer leur base financière pour pouvoir s'acquitter convenablement de leur mission auprès des opérateurs économiques opérant dans les différents secteurs et les futurs promoteurs qui comptent s'installer à leur propre initiative. Problèmes d'ordre structurel Dans ce cadre, le ministre des Finances pourrait être autorisé à activer la garantie de l'Etat au profit de la Société tunisienne de la banque (STB) pour une valeur de 117.000.000 dinars au titre de crédits extérieurs garantis par l'Etat. Une telle somme est destinée à renforcer les fonds propres de la Banque et à assurer son équilibre financier sur la base d'une convention entre le ministère des Finances et la banque en question. Celle-ci est considérée comme l'une des importantes institutions financières qui a joué un rôle prépondérant dans l'activité économique au cours des dernières années. En effet, les indicateurs montrent le volume important des fonds octroyés pour le financement de l'économie et la mobilisation de l'épargne nationale. Depuis sa création, la banque a pris part aux programmes de l'Etat et a contribué à la concrétisation des objectifs nationaux et à financer les différents secteurs économiques. Ce rôle doit se poursuivre à l'avenir avec l'octroi des financements tout en faisant preuve de vigilance et de prudence en continuant à favoriser l'épargne. Comptant un réseau de 118 agences à la fin de 2011 — soit 10.8% de l'ensemble des agences —, la STB fait face à des problèmes d'ordre structurel sans compter les contraintes liées au système de gouvernance, à la gestion et au dispositif d'informations. De surcroît, la situation financière défavorable a eu des impacts sur le financement de l'économie. La vulnérabilité de l'état financier de la banque se caractérise notamment par la faiblesse du capital suite à l'insuffisance de la couverture du taux des crédits classés, soit moins de 30% sans tenir compte des taux d'intérêt reportés. Le niveau de capitalisation n'est donc pas adapté à la nature des risques. D'ailleurs, la valeur des crédits classés a atteint les 1.981 MD, ce qui correspond à 26% des engagements de la banque dont le rendement en termes de capitaux est faible, se situant à 0,2%, qui est le plus faible dans le secteur. La situation financière précaire est imputée également en partie à la fusion de la banque avec deux banques de développement en 2000 en prenant en charge le financement des projets litigieux dans le secteur du tourisme, notamment avec un recours à des crédits extérieurs mobilisés par les deux banques de développement avec des conditions de rémunération élevées. D'où la décision de renforcer les bases financières propres de la STB en augmentant le capital avec la garantie de l'Etat pour les emprunts extérieurs. Rappelons que la STB a publié récemment ses indicateurs au titre des activités du premier semestre de 2012. Le manque de liquidités au niveau bancaire, en général, a eu des retombées défavorables sur les activités. L'envolée des taux de rémunération des dépôts a été observée depuis plusieurs mois. Face à cette situation, la STB a choisi de limiter le recours aux placements sous forme de dépôts à terme et les substituer par l'émission d'emprunts obligataires. En termes chiffrés, la valeur des dépôts a été de 5.040,1 millions de dinars à la fin du mois de juin 2012 contre 5.193,4 millions de dinars au terme du premier semestre 2011. Cela correspond ài une baisse de 153,3 millions de dinars. Cette chute n'a pas touché que les dépôts à terme dans la mesure où les autres catégories de dépôts ont connu un accroissement. Par ailleurs, le Produit Net Bancaire (PNB) a accru de 1,7%, soit 1,7, million de dinars suite à la baisse des charges d'exploitation bancaire. Par contre, les produits d'exploitation ont baissé de 4,6%. A l'origine de cette régression, la baisse du taux d'intérêt directeur de la BCT et l'incapacité de reprendre le recouvrement sur les créances touristiques. La baisse des charges d'exploitation bancaire a touché, quant à elle, les dépôts à terme dont les intérêts encourus qui ont regressé de 17,8% alors que les charges sur les dépôts d'épargne ont chuté de 13,3%.