La Révolution populaire du 14 janvier est l'œuvre du peuple tunisien et les Etats-Unis d'Amérique ne se sont pas impliqués dans sa marche On ne compte pas installer une base militaire en Tunisie Lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Tunis, le nouvel ambassadeur américain en Tunisie, Jacob Walles, s'est attardé sur le présent et le futur des relations tuniso-américaines. Ouvrant les travaux de cette conférence, M. Walles qui a présenté le 24 juillet dernier ses lettres de créance au président Marzouki, a tenu à exprimer ses meilleurs vœux au peuple tunisien, à l'occasion du mois saint, lui souhaitant plus de progrès et de prospérité . Dans ce sens, il a insisté sur l'attachement de son pays aux valeurs universelles, dont la liberté de culte, la liberté d'expression, et le respect de l'autre indépendamment de sa race et de sa religion. Abondant dans le même sens, il a rappelé que l'ancien président américain Thomas Jefferson a procédé, il y a deux cents ans, à l'organisation d'un repas pour la rupture du jeûne, en l'honneur du délégué tunisien d'alors. Et ce, pour la première fois à la Maison-Blanche. «Cela prouve que le respect mutuel est l'un des fondements de la politique étrangère américaine». S'agissant de l'apport de son pays dans la transition démocratique tunisienne, l'ambassadeur américain a fait observer que la Maison-Blanche respecte la volonté du peuple tunisien et œuvrera constamment à la consolidation de la démocratie qui s'installe après la chute de l'ancien régime dictatorial. Dans sa réponse à une question portant sur la montée des islamistes en Tunisie et dans bien d'autres pays arabes, il a indiqué que cela ne dérange en aucun cas la Maison-Blanche vu que c'est le résultat d'élections libres et transparentes où les peuples ont dit leur mot. Un taux de chômage élevé, malgré une légère croissance économique Débattant de l'économie tunisienne dans son état actuel, M. Jefferson a fait remarquer que malgré une légère croissance économique, le taux de chômage demeure très élevé dans le Centre et le Sud du pays. «Cela peut affecter la stabilité politique et sociale. D'où la nécessité d'œuvrer à la création de plus d'opportunités d'emploi en se servant davantage du secteur privé», a-t-il expliqué. De ce point de vue, il a noté qu'un fonds américain sera bientôt créé pour le financement des petites entreprises, afin d'aider les jeunes investisseurs à démarrer sur de bonnes bases. Il a également fait savoir que la création d'une zone de libre échange tuniso-américaine est un projet en cours de négociation, soulignant que l'échange économique entre les Etats-Unis et l'Afrique du Nord demeure très faible par rapport aux chiffres enregistrés par le partenariat américano-asiatique et américano-européen. Toujours dans le contexte du partenariat économique américano-tunisien, le nouveau chef de la délégation diplomatique américaine en Tunisie a indiqué que le gouvernement de son pays s'est engagé à aider la Tunisie à construire une base économique qui soutient une croissance économique durable. Il s'agit de l'émission d'un emprunt obligataire souverain tunisien d'une valeur de 485 millions de dollars avec une maturité de sept ans qui a été soutenue par une garantie à 100 pour cent du principal et des intérêts par le gouvernement des Etats-Unis. La garantie permettra à la Tunisie d'emprunter plus facilement des fonds sur le marché mondial des capitaux qui serviront à fournir des services essentiels à ses citoyens, tels qu'une formation ciblée et technique, des études supérieures, et des programmes qui aideront les banques à offrir du financement aux petites entreprises. Il a par la suite fait remarquer que d'autres projets sont en cours d'étude et seront bientôt annoncés par son département. Sur un autre plan, il a démenti certaines informations portant sur l'intention de son pays d'installer une base militaire en Tunisie. Comme il a tenu à préciser que la Maison-Blanche n'a joué aucun rôle dans la révolution tunisienne, expliquant qu'elle s'est contentée de respecter la volonté du peuple tunisien et son aspiration vers la liberté et la démocratie pour finalement l'accompagner dans la phase transitoire qu'il vit encore. A propos des cinq Tunisiens toujours détenus à Guantanamo, il a avancé que des négociations sont en cours entre les deux gouvernements, traitant de la possibilité de les transférer en Tunisie pour comparaître devant la justice de leur pays.