«Les joueurs sont en déphasage dans la préparation», a affirmé le coach du CA. Bernard Casoni a donc tenu son premier point de presse, samedi, au Parc A. Le temps d'exposer sa vision d'un Club Africain compétitif : «On repart d'une page blanche. À nous de la griffonner et d'en faire un beau papier», a-t-il affirmé d'entrée. (On espère qu'il ne fera pas de concurrence à nous autres journalistes !) Et au coach clubiste d'évoquer dans la foulée certains sujets: «On met en place quelque chose de nouveau. Il faut maintenant faire en sorte que ce soit quelque chose de bien. Il faut qu'il y ait une bonne collaboration entre les différents maillons de la chaîne clubiste, d'amont en aval. Maintenant, je ne vous cache pas que l'équipe est encore en construction sachant que des places sont à prendre et des mouvements de joueurs sont encore prévus» . Bernard Casoni sait plus que quiconque qu'il a hérité d'un effectif perfectible mais inadapté à un club qui veut jouer les premiers rôles. De nouvelles recrues sont venues renforcer l'effectif depuis, mais encore faut-il qu'elles soient en pleine possession de leurs moyens : «Je ne dispose à l'heure actuelle que de 14 joueurs compétitifs et qualifiés. Mais c'est du provisoire tout ça. Je prends en compte les aléas du football tunisien, la conjoncture...» «Chacun aura l'occasion de saisir sa chance!» Volet effectif, le technicien a été on ne peut plus clair: «Chacun aura sa chance ! Ceci dit, je suis aussi là pour promouvoir la notion de groupe et l'état d'esprit des joueurs. En ce qui concerne le style de jeu à mettre en place, j'ai mes idées mais il ne faut pas oublier que ce sont les joueurs qui font qu'un plan de jeu soit payant. Vous savez, je n'ai pas de schéma tactique figé à appliquer au CA. Il y a tout simplement un équilibre à trouver dans l'équipe. Je remarque aussi que le jeu tunisien se caractérise par un espacement flagrant entre les lignes. Bref, pour moi, l'important, c'est que l'équipe aille de l'avant, qu'elle ait le souci de créer du jeu. La notion du groupe et d'état d'esprit est très importante pour moi». Y aura-t-il d'autres renforts d'ici la fin du mercato? Le technicien clubiste a exposé ses besoins mais n'a pu soulager la curiosité de l'assistance compte tenu du fait que ce volet interpelle plusieurs composantes du club. Bref, on touche ici à d'autres prérogatives : «Je ne propose pas de joueurs mais les joueurs pressentis doivent bien entendu être soumis au jugement et à l'appréciation du staff technique. Jusque-là, nous avons réalisé de jolis coups sur le marché des transferts . Pour les futurs candidats, qu'ils soient internationaux ou précédés d'une belle réputation, ils doivent passer leur « entretien d'embauche » (test, visite médicale...) avant d'ambitionner de passer chez nous. On essaye d'être cohérent». «Saber Khalifa est le meilleur attaquant tunisien» Chapitre compétition, le technicien clubiste n'y est pas allé par quatre chemins: «Les joueurs sont en déphasage dans la préparation. Il y a ceux qui ont débuté depuis un mois, ceux qui sont là depuis une semaine et ceux qui viennent à peine de prendre le train en marche. Mais bon, la fin du championnat servira de répétition pour le prochain exercice. Vous savez, nous n'avons pas encore achevé nos emplettes. Il nous manque encore une pointe, un excentré, un relayeur, une sentinelle et un excentré supplémentaire car Agrebi n'a pas le potentiel pour jouer en défense. Enfin, s'il y a un grand gardien à prendre, on va saisir cette chance même si nous sommes amplement satisfaits de la marge de progression de Atef Dkhili et de sa doublure. Ceci étant, on recherche aussi la polyvalence chez les joueurs de champ. Ça peut servir en cours de match. Je regrette l'instauration du huis clos car ça nous prive du 12e homme». Maître de ses propos, Casoni a aussi commenté «l'affaire Khalifa» : «On n'a aucun contact avec Saber Khalifa. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise. Le joueur est sous contrat. S'il devient libre de droit ou arrive à un accord avec Evian, il pourrait nous rejoindre, s'il le désire bien sûr. Vous savez, qui ne serait pas intéressé par Saber Khalifa ? C'est l'un des meilleurs attaquants tunisiens. Tous les clubs le courtisent. Ce n'est toutefois pas évident de faire revenir des joueurs tunisiens qui évoluent à l'étranger». Enfin, chapitre orientation tactique, le coach clubiste semble cacher son jeu : «Ce n'est pas en jouant avec quatre attaquants qu'on parviendra à marquer. Même en jouant à dix derrière, il n'y a aucune certitude de ne pas encaisser de buts». Casoni nous rappelle là les fondamentaux. C'est justement ce dont le CA a besoin en ce moment. Et pas uniquement sur le terrain !