Les incendies, qui se sont étalés du 20 au 22 août, ont endommagé 15 ha de superficies forestières L'enquête va déterminer les causes des incendies et définir les responsabilités de toutes les parties concernées Les incendies ont ravagé au cours de cette saison estivale d'importantes superficies de forêts dans le gouvernorat de Zaghouan qui se distingue par la qualité de ses eaux souterraines et ses collines couvertes de végétaux de diverses variétés. Selon M. Kamel Yahyaoui, président de l'Association tunisienne de protection de l'environnement à Zaghouan, le gouvernorat est classé en deuxième position en matière de diversité biologique avec 670 variétés de plantes dont le pin d'Alep. Dans le domaine des variétés animales, le gouvernorat est classé en première position grâce à l'existence de plus de 500 races animales. Cependant, les incendies qui se sont étalés du 20 au 22 août ont endommagé – après avoir atteint la montagne de Sidi Salem – 15 ha de superficies forestières. Les incendies ont atteint également la montagne de Oum Al Abouèbe et Chnanfa dans la délégation du Fahs. Les représentants de l'association en question ont observé, de même, un incendie dans la montagne de Ktar à Tbabneya qui se trouve à sept kilomètres de la ville de Zaghouan brûlant près de 13 ha. Le président de l'association impute ces incendies à plusieurs facteurs dont ceux liés à la lenteur des procédures d'intervention, le peu de moyens matériels et humains, le manque d'encadrement des ressources humaines en plus du manque de l'esprit civique chez certains citoyens. Des précautions à prendre pour éviter le pire L'aspect juridique est également mis en cause dans le déclenchement des incendies à plusieurs reprises dont les auteurs ne sont pas identifiés. Certaines personnes chercheraient à travers ces actes criminels à changer la vocation de la terre pour la rendre agricole sans prendre conscience du rôle environnemental joué par les forêts dans le bien-être et la qualité de la vie. Chaque hectare de ces forêts fournit, selon l'association, environ 7 tonnes d'oxygène par an. Au cas où des précautions ne seraient pas prises, la Tunisie peut subir une désertification. Cet incendie fait suite à une série d'autres incendies qui ont touché les régions du Nord-Ouest et particulièrement les forêts de Ain Draham et des zones végétales au Kef et à Kasserine. Il a fallu la mobilisation, pendant des jours, des agents de la Protection civile qui ont utilisé les grands moyens pour pouvoir maîtriser difficilement la propagation des feux qui ont détruit des arbres de grande valeur. A Zaghouan, les dégâts enregistrés sont également considérables. En un laps de temps, les flammes ont détruit des arbres âgés de plusieurs années. Pour la constitution de la végétation et des arbres, il faut commencer dès à présent les plantations et attendre des années – sans que d'autres incendies ne se déclarent – pour que celles-ci se développent et arrivent au stade de la production. Des mesures préventives doivent, cependant, être prises pour diminuer le risque d'incendie, d'une part, et intervenir rapidement et efficacement en cas de leur déclenchement, d'autre part. En effet, il s'agit d'abord de mobiliser un nombre suffisant de gardes champêtres pour empêcher l'accès à la forêt de tout intrus pour quelque raison que ce soit. C'est que certaines personnes se rendent dans la forêt sans que les gardes – vu leur nombre limité – ne s'en aperçoivent. Ainsi, un simple mégot peut être à l'origine d'un incendie. Il faut du temps pour constater le feu, contacter les agents de la protection civile... Pendant tout ce temps, le feu consume une grande partie de la forêt. Par ailleurs, les agents de la protection civile doivent avoir à leur disposition un matériel suffisant leur permettant d'effectuer leur travail avec l'efficacité requise. Des bouches d'eau sur place peuvent aider les agents de la protection civile à intervenir rapidement sans être obligés de faire le va-et-vient pour s'approvisionner en eau. A moyen terme, il serait utile de clôturer les forêts qui constituent un écosystème vulnérable à protéger pour qu'il continue à jouer son rôle socioéconomique.