La Presse — La Tunisie est parmi les pays ayant très tôt compris l'importance de l'édification de la société de l'information. La diffusion et l'ancrage de la culture numérique sont synonymes d'adoption d'une démarche réfléchie, moderne et pragmatique visant à jeter les bases d'une économie immatérielle à même de garantir davantage d'investissements, d'emplois et de croissance soutenue. La conférence nationale organisée hier, sous le haut patronage du Président Ben Ali, sur le thème le "rôle des technologies de la communication dans la réalisation d'une ville meilleure pour une vie plus évoluée", est l'une des manifestations s'inscrivant dans le cadre de la diffusion de la culture numérique au profit d'une qualité de vie meilleure. A la faveur d'une politique avant-gardiste initiée par le Président Ben Ali, l'instauration d'une économie du savoir est désormais une réalité en Tunisie. Les exportations, en hausse continue, relatives au secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication en témoignent. En peu de temps, notre pays est parvenu à prendre une place importante, à l'échelle internationale, non seulement en ce qui concerne les exportations à haute valeur ajoutée mais aussi en tant que destination technologique de taille dans l'espace euroméditerranéen. Notre pays commence d'ailleurs à se distinguer en matière de prestations d'ingénierie informatique .Près d'un millier d'ingénieurs de différentes disciplines sont formés annuellement dans une douzaine d'instituts supérieurs d'études technologiques. Qu'elles soient tunisiennes ou étrangères, les entreprises privées opérant dans ce domaine bénéficient de conditions financières et fiscales avantageuses. Une société totalement exportatrice pourra bénéficier d'une exonération totale de l'impôt sur les bénéfices provenant de l'export, pendant les dix premières années, d'une exonération à concurrence de 50 % à partir de la onzième année pour une période illimitée, et d'une exonération totale des bénéfices et des revenus réinvestis. L'Etat prend, également, en charge totalement les cotisations sociales pendant cinq ans, pour tout recrutement d'un nouveau diplômé tunisien de l'enseignement supérieur. En matière d'investissements directs étrangers, les efforts déployés par l'Etat ainsi que par le secteur privé en matière de modernisation de l'infrastructure des télécommunications sont à même de renforcer les atouts de la Tunisie en tant que destination privilégiée des investisseurs étrangers. Les technologies de la communication ont connu, ces dernières années, un essor remarquable. Les différents indicateurs enregistrés témoignent de la bonne santé d'un secteur qui ne cesse de se développer, bénéficiant d'une modernisation tous azimuts de l'infrastructure mais également de la législation. Ainsi, la Tunisie a pu maintenir un rythme de croissance élevé et continu, notamment en matière de développement des réseaux de téléphonie fixe et mobile et de l'internet . Le nombre d'abonnés à l'internet à haut débit "ADSL" a sensiblement augmenté pour atteindre 400 mille personnes à la fin du mois de février 2010. Les services de l'ADSL couvrent presque toutes les régions du pays. De son côté, le nouvel opérateur de télécommunications, qui vient de démarrer, devrait contribuer à relever le niveau de couverture par les services de l'internet de haut débit grâce à l'exploitation des technologies de la troisième génération de téléphonie mobile ainsi que de différentes nouvelles technologies. Dans le domaine de l'informatique, la Tunisie compte 1 250 545 ordinateurs (mai 2010), ce qui représente 21,9 ordinateurs pour cent habitants. Les encouragements adoptés par l'Etat en ce qui concerne l'ordinateur familial ont contribué à la concrétisation de l'objectif présidentiel visant à atteindre un million d'ordinateurs familiaux. Sept cyberparcs Il y a lieu de rappeler qu'en vue de promouvoir les investissements en matière de TIC, l'Etat a créé sept cyberparcs. Actuellement en pleine exploitation, ces cyberparcs sont répartis aux quatre coins du pays. Le pôle technologique El Ghazala, qui abrite actuellement 82 entreprises étrangères et tunisiennes, est une expérience réussie. Il fait l'objet d'une gigantesque extension pour atteindre une superficie dépassant cent hectares, et ce, dans le but de répondre aux besoins des entreprises en termes de locaux et d'espaces technologiques aménagés. Ce projet d'extension vise à développer des zones technologiques dynamiques dans les domaines de l'offshoring, du développement des logiciels, des services à distance. Ce projet, dont les travaux ont déjà démarré, consiste en la réalisation d'espaces technologiques aménagés dans les gouvernorats de l'Ariana et de La Manouba pour abriter les entreprises technologiques pouvant offrir plus de cinq mille emplois au cours de la première tranche de ce projet. Toute cette infrastructure, confortée par une volonté politique claire, a permis à la Tunisie de réaliser des avancées remarquables en matière de promotion et de consolidation du secteur des Tic. Un secteur qui a généré plus de 30.000 postes d'emploi et polarisé 13,1% du volume des investissements au cours du Xe Plan de développement. Il est attendu qu'il sera à l'origine de la création de 50.000 postes d'emploi au cours du XIe Plan de développement, soit 11,5% de l'ensemble des créations d'emplois. Ainsi, on comprend pourquoi la Tunisie a été classée, pour la troisième fois consécutive, par le Rapport mondial de Davos sur les technologies de l'information et de la communication, première au Maghreb et en Afrique.