La deuxième réunion de l'Instance consultative sur le secteur de l'information, prévue hier, n'a pas eu lieu à cause de la décision commune du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et du Syndicat général de la culture et de l'information (relevant de l'Ugtt) de geler leur participation momentanément. Deux communiqués expliquant les raisons de la non-tenue de cette réunion sont parvenus au journal La Presse. Le premier émanant des services du conseiller médiatique de la présidence du gouvernement exprime «le regret de la présidence du gouvernement suite à ce gel momentané». Le même communiqué affirme «l'attachement du chef du gouvernement et des parties participant à ce cadre de concertation (l'Instance consultative) au respect de la liberté de l'information et de l'expression et à la nécessité de parvenir à sa concrétisation». Dans le même ordre d'idées, la déclaration des services du conseiller médiatique du chef du gouvernement appelle à «la nécessité de participer positivement et d'une manière constructive aux sujets généraux et aux questions relatives au secteur de l'information et à parvenir à la concrétisation des mécanismes de concertation susceptibles d'atteindre ce but». Les doléances des journalistes Le deuxième communiqué provient des deux syndicats représentant les journalistes, à savoir le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et le Syndicat général de la culture et de l'information (affilié à l'Ugtt). Expliquant leur décision de suspendre, temporairement, le dialogue engagé avec le gouvernement et de ne pas prendre part à la réunion de l'Instance consultative, les auteurs du communiqué avancent «leur rejet des nominations annoncées, lundi 3 septembre, à la tête des chaînes Watania 1 et Watania 2» et appellent à «mettre un terme aux interventions dans les affaires de la rédaction». Les syndicalistes exhortent, d'autre part, «le chef du gouvernement à intervenir personnellement pour faire appliquer ses recommandations et faire respecter l'indépendance de la ligne éditoriale au sein des médias publics placés sous administration judiciaire». Ils demandent, également, que «la loi relative à la séparation entre l'administration et la rédaction soit respectée». Contacté par La Presse, Taïeb Zahar, président de l'Association des directeurs des journaux, souligne que «l'Association appelle à la reprise du dialogue le plus tôt possible dans la mesure où nous sommes convaincus que seule la concertation pourrait résoudre les nombreux problèmes dont souffre le secteur de l'information». Zahar ajoute encore : «Nous ferons tout pour rapprocher les points de vue, atténuer les divergences et créer les conditions objectives de la reprise du dialogue, surtout que notre association est l'initiatrice de ce dialogue». Il est à rappeler que l'Instance consultative a été créée à l'issue de la réunion tenue le 23 août dernier entre le chef du gouvernement Hamadi Jebali et les représentants des structures professionnelles et syndicales du secteur de l'information. Une première réunion de cette Instance s'est déjà tenue le 29 août 2012 au cours de laquelle il a été convenu que «les rencontres entre la présidence du gouvernement et les représentants des médias soient inscrites dans un cadre de concertation provisoire, loin de toute forme de tension».