La 24e édition des Journées cinématographiques de Carthage (16-24 novembre) est la première post-révolution, ce qui devrait marquer un tournant dans l'histoire de cette manifestation cinématographique internationale, la première en Afrique. En effet, cette 24e édition devrait revenir aux principes fondateurs à partir desquels ont été fondées les JCC en 1966. Autrement dit, aux cinémas alternatifs militants qui constituent leur identité. C'est dans ce cadre que des cinéastes comme Merzak Alouache, Taoufik Salah, Mohamed Hondo, Michel Khleifi ou les deux disparus Ousmane Sembene et Youssef Chahine se sont affirmés, recueillant une notoriété certaine. Une section inédite Aujourd'hui, les JCC, qui ont tourné le dos aux poncifs hollywoodiens et établi les règles d'expressions cinématographiques structurées autour d'un genre de cinéma dit d'auteur qui suscite l'engouement des cinéphiles et draine un très large public, tentent de répondre aux attentes d'une jeunesse dont les préoccupations sont différentes. C'est dans cette perspective qu'une nouvelle section, « Ecrans d'à venir », destinée aux jeunes talents, a été instituée pour mieux souligner leur créativité. Elle ouvre la voie à un jeune cinéma réalisé souvent avec des moyens limités mais qui peut s'avérer très prometteur. Actuellement, le comité d'organisation, à sa tête Mohamed Mediouni, est à pied d'œuvre pour sélectionner les œuvres devant meubler les différentes sections : compétition officielle, «écrans d'à venir», hommages, cinémas du monde et panorama du cinéma tunisien. « Depuis le lancement du site des JCC 2012, 120 candidatures sont parvenues au festival », nous a indiqué Mediouni. Bien entendu, la liste devrait s'allonger dans les prochaines semaines. Les cinémas algérien et asiatique en exergue La section hommage sera consacrée au cinéma algérien et ce à l'occasion de la célébration de la fête de l'indépendance de l'Algérie. Un certain nombre de films récents seront programmés dans cette section. D'autre part, la section « Cinémas du monde » sera réservée au cinéma asiatique dans toutes ses variantes. Ayant une implication avantageuse sur le cinéma tunisien, les JCC proposeront un « Panorama du cinéma tunisien » qui permettra de mettre en exergue les films nouveaux n'ayant pas pu concourir pour le Tanit d'or. Au-delà des projections de films, les JCC se veulent un espace de rencontres et d'échanges dans lequel s'élaborent des projets. Des ateliers sont prévus; ils donneront l'occasion à des scénaristes arabes et africains de défendre leurs projets devant un jury international. Dans le même esprit, le réseau des producteurs (Producer's Network) offrira à de jeunes porteurs de projets arabes et africains de rencontrer des producteurs, des responsables de chaînes de télévision et des représentants d'institutions donatrices pour leur présenter leurs projets et obtenir des bourses ou des aides au développement, des master class, des fonds de financement destinés à l'encouragement et la promotion de la production. A l'évidence, les JCC 2012 tentent de se renouveler en allant à la conquête d'une identité à la fois ancrée dans les principes fondateurs du festival et au nouvel état des lieux des cinémas arabe et africain.