Le gouvernement actuel devra, par ailleurs, veiller à concrétiser les promesses annoncées dans la loi de finances 2012 d'autant plus que l'état d'avancement des programmes et projets qui y sont tracés est, aujourd'hui, très faible. Il est important de pallier le manque de lisibilité notamment pour ce qui est des dates de la finalisation du texte constitutionnel et des élections. Il est, également, primordial de rassurer les partenaires économiques de la Tunisie aussi bien ceux stratégiques, tels l'UE, que les nouveaux. «Il est important de rappeler que depuis la révolution la Tunisie vit un changement structurel aussi bien au niveau économique que social, fait qui a entraîné une certaine difficulté pour appréhender le climat des affaires. Il devient, également, difficile de comparer les indicateurs économiques de cette année avec ceux des années précédentes. Une telle comparaison ne pouvant être que biaisée et non objective et c'est, sans doute, les raisons pour lesquelles la Tunisie est absente du classement de Davos pour la période 2012-2013. Derrière cette décision de non-classement, il y a un message très fort : je pense que c'est un signal d'alerte de la part des analystes de Davos afin d'inciter le gouvernement tunisien à engager les ajustements nécessaires. Des ajustements qui devraient résoudre les dysfonctionnements conjoncturels et structurels. Au niveau conjoncturel, les points à revoir concernent, entre autres, la stabilité politique et institutionnelle du pays. Il est important, à ce propos, de pallier le manque de lisibilité, notamment pour ce qui est des dates de la finalisation du texte constitutionnel et des élections. Il est également primordial de rassurer les partenaires économiques de la Tunisie aussi bien ceux stratégiques, tels l'UE, que les nouveaux. Trouver des solutions aux revendications sociales et les gérer en concertation avec les syndicats est une autre priorité. Le gouvernement actuel devra, par ailleurs, veiller à concrétiser les promesses annoncées dans la loi des finances 2012 d'autant plus que l'état d'avancement des programmes et projets qui y sont tracés est, aujourd'hui, très faible. Je pense aussi que derrière le non-classement de la Tunisie, il y a un autre avertissement quant à l'affection des équilibres économiques du pays. En effet, on parle aujourd'hui d'un important déficit de la balance commerciale et il y a, même, un grand risque que le déficit de 6,8% prévu soit dépassé. S'agissant des ajustements structurels à engager, je crois que la communauté internationale s'attend à un changement qui sera traduit par un nouveau modèle de développement. Aujourd'hui, le gouvernement est appelé à résoudre les problèmes majeurs de l'emploi et du développement régional, et le nouveau modèle devra tenir compte de ces deux priorités. Il y a lieu de relever que les secteurs-clefs de l'économie tunisienne, notamment l'agriculture et le tourisme souffrent de problèmes chroniques auxquels il faut trouver des solutions urgentes et durables. Pour les autres secteurs, notamment les industries exportatrices, il faudra penser à se repositionner à la lumière des nouvelles donnes internationales et veiller à ce propos, à développer de nouveaux produits, de nouveaux métiers et à explorer de nouveaux marchés. Je tiens enfin à souligner que la relance de l'économie tunisienne doit être considérée comme une priorité nationale qui implique tout le monde et pas seulement le gouvernement. »