Des transfuges traitent Hechmi Hamdi de dictateur Un pont entre la Tunisie et l'Italie beaucoup en ont rêvé, Bahri Jellassi l'a réalisé. Du moins, c'est ce qu'il avait promis lors de la dernière campagne électorale pour la conquête de l'Assemblée nationale constituante. C'est dans le cadre d'une conférence de presse organisée hier après-midi à Tunis que le président du parti « Ouverture et fidélité » (Enfitah et Wafa) refait surface, et fait parler de lui en séduisant huit parlementaires, démissionnaires pour la majorité du courant de « la Pétition populaire », pour constituer avec eux un groupe parlementaire. «S'il vous plaît regroupez-vous du côté gauche de la salle ! » C'est ce qu'a indiqué aux journalistes le responsable de communication du parti afin que les présents paraissent nombreux à l'image. L'homme qui avait promis à ses électeurs, une baguette à 50 millimes, entame son allocution par la révélation de la liste des membres de l'ANC ayant constitué le groupe parlementaire du parti, il s'agit de : Hosni Badri, Moncef Cherni, Romdhane Doghmani, Said Bouich, Hassan Radhouani, Tarek Bouaziz, Chokri Arfaoui et Hatem Kelaï, tout en indiquant que des tractations sont en cours avec une douzaine d'autres députés pour rejoindre ce groupe parlementaire. Tour à tour, les députés prennent la parole pour exprimer leur allégeance à Bahri Jellassi et leur déception vis-à-vis de Hechmi El Hamdi, qui selon leurs dires, est un dictateur et un « leader » qui s'est dérobé à ses responsabilités en refusant de retourner au pays. Tous, soulignent néanmoins la ressemblance entre les principes du parti « Ouverture et fidélité » et ceux de la « Pétition populaire ». Des principes qui restent, le moins qu'on puisse dire, très flous, comme celui d'un Islam à l'indonésienne et d'un gouvernement basé sur la « chariaa et loi ». Les députés présents expliquent que leurs décisions de rejoindre le groupe parlementaire « Infitah » ont été mûrement réfléchies. Et pourtant, à entendre les déclarations contradictoires des députés et celle de leur nouveau chef, nous sommes en droit de nous poser des questions. En effet, un des députés avait déclaré que pour lui, il n'était pas question de rejoindre la Troïka (raison pour laquelle il avait choisi cette formation). Quelques minutes plus tard, Bahri Jellassi évoque sa grande amitié avec Rached Ghannouchi et affirme sa complète disposition à rejoindre la Troïka si celle-ci veut bien. Devant des journalistes sidérés par l'incohérence des discours, le chef du parti déclare, dans la foulée, qu'il faudrait interdire tous les partis ayant une idéologie communiste ou panarabe. Tout juste sortie d'une dictature de cinquante ans, la Tunisie serait-elle encore une terre où la propagande politique est basée sur l'exclusion et la diabolisation de l'autre ?