On doit aux éditions Alif une collection dédiée aux villes à travers les cartes postales. Collection aux couleurs sépias, de délicieuse nostalgie, mais pas seulement, bien sûr. Car à travers ces supports faits pour circuler largement à travers le monde, c'est aussi l'image que l'on voulait donner que nous retrouvons. Et celle, quelquefois occultée, d'un temps d'une époque. Après Tunis, Alger, Carthage et Bizerte c'est à Kairouan, l'année le voulant, que l'on a consacré un ouvrage. De la grande mosquée à Barrouta, du Bassin des Aghlabides aux différentes portes de la ville, de la Grand'Rue au quartier des Chorfas, les plus grands photographes de l'époque — et particulièrement Lehnert et Landrock, ont préservé la mémoire de la ville sainte de 1895 à 1940. C'est à Ibrahim Chabbouh, historien et kairouanais, que l'on a confié la rédaction du texte. Né à Kairouan, l'auteur a beaucoup contribué aux représentations de l'histoire de sa ville dans la littérature, la pensée, et l'architecture. Fondateur de l'association pour la sauvegarde de la ville de Kairouan et de son patrimoine, il participé activement, dans le respect de leur authenticité, à la restauration des remparts et de différents monuments. Membre de plusieurs centres, institutions, et associations scientifiques et culturelles, il dirigeait, jusqu'à il y a quelques mois, l'entreprise royale «El Beït» de la pensée islamique, en Jordanie.