Période douloureuse pour notre champion. Ça doit faire plaisir à tous ceux qui n'aiment pas voir un Tunisien réussir. Bien qu'il soit la première tête de série du tournoi, Malek Jaziri a dû quitter la compétition au stade des quarts de finale contre le Russe Dimitry Turnosov sur le score de 2 sets à 1 (6/3, 3/6 et 6/2). Trahi par sa première balle (46% de réussite et 4 breaks cédés), le Tunisien a chuté au 3e set après 1 heure 46 minutes de jeu. Ça confirme bien la mauvaise passe dans laquelle il se trouve en ce moment. Au lieu de gagner des points ATP par rapport à l'année dernière, Malek n'avance pas au classement, en perdant des places les unes après les autres. ll a abondé le tournoi d'Istanbul à la 104e place. Ça fait longtemps que l'on n'a pas vu le Tunisien sous la barre des 100. Blessé, fatigué mais surtout lâché par tous, Malek n'a pas eu de temps pour se ressaisir et revenir dans la hiérarchie mondiale. Devrait-il lui seul se battre et compter sur d'autres structures d'encadrement pour retrouver son top niveau ? Son cas est fort complexe : après des années de performances en dents de scie, il a cartonné en 2011 et fait exploser son immense talent et ses qualités techniques. Le pic de sa performance a eu lieu en juillet dernier quand il a atteint la 69e place ATP. Malheureusement pour lui, l'éternelle blessure et le nombre de points gagnés l'année dernière, lui ont compliqué la tâche. Ce n'est pas tout. La raison la plus importante, c'est qu'il joue sans encadrement et sans structure de joueur d'élite. Contrairement à un Oussama Mellouli par exemple, Jaziri navigue à vue. Qui dit tennis de haut niveau, qui dit top 80 et top 50 comme objectifs dit de gros moyens financiers et un staff spécialisé avec un entraîneur capé et qui a aidé des joueurs à percer vers le top 50. Est-ce le cas ? Non. Pas du tout. Le ridicule tue parfois. Comment se fait-il qu'un joueur tunisien qui joue les 4 tournois de grand chelem ne réussit pas à embaucher un grand entraîneur depuis plus de 2 ans? Jaziri a payé cash la lourdeur des procédures administratives pour obtenir l'argent qu'on lui a promis. Mais en fait, a-t-il un programme et un budget dignes de ce qu'il a fait. C'est un véritable cirque que nous sommes en train de vivre. A chaque fois, le président de la FTT loue les performances de Jaziri et dit que «sa fédération» gère comme il le faut le tennis tunisien. Absurde pour ne pas dire déplacé ! Jaziri ne mérite pas un traitement pareil. Et notre ami le président de la FTT fait toujours la sourde oreille à ce sujet. En tout cas, la défaillance fédérale dans le dossier Malek Jaziri est indiscutable. Certainement que les temps ont changé en Tunisie, bien heureusement. On ne pouvait parler aussi directement avant le 14 janvier. Ça aurait été censuré parce que les dirigeants brillants et pistonnés par le RCD pouvaient claquer la porte et détourner les faits et les vérités. Reveillez-vous, ces temps tristes et policiers sont révolus. Ce qui se passe pour Malek Jaziri est une honte pour nous tous. Encore une fois, reveillez-vous et faites votre devoir de dirigeants de tennis. Nous n'ignorons pas vos «immenses et inégalables», compétences en tennis, mais faites-nous plaisir de bien traiter les champions de tennis. Arrêtez votre éternelle propagande, le RCD est enterré, Ben Ali est chassé à jamais !