Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a décidé d'appeler les journalistes à observer une grève générale dans l'ensemble des établissements médiatiques, durant la journée du mercredi 17 octobre prochain. Cette décision a été prise suite à une réunion tenue, hier, par le bureau exécutif élargi du syndicat. Dans une motion générale, le bureau exécutif du Snjt souligne que «cette décision a été prise après épuisement de toutes les voies de dialogue avec le gouvernement» et suite au «piétinement» des négociations engagées entre les deux parties. Elle est également le résultat de l'attitude obstinée du gouvernement et de son refus de répondre favorablement aux revendications des professionnels du secteur. Une assemblée générale extraordinaire du Snjt a eu lieu, le 24 août dernier, au terme de laquelle il a été décidé d'observer une grève générale dans le secteur et de confier au bureau exécutif du syndicat le soin de fixer sa date, en cas d'échec des négociations avec le gouvernement avant le 15 septembre. Aussi, la motion générale appelle-t-elle à inscrire la liberté d'expression, de la presse et de la création dans le corpus de la Constitution et à appliquer les décrets-lois n°115 et 116, outre l'accélération de la création d'une instance nationale indépendante de l'information audiovisuelle. De plus, la motion rejette tous les projets de loi qui prévoient des sanctions pénales à l'encontre des journalistes et qui portent atteinte à la liberté de la presse et d'expression. Elle appelle, d'autre part, à garantir le droit d'accès du journaliste à l'information, conformément au décret n° 41 en date de l'année 2011 et à reconsidérer les récentes «nominations unilatérales et parachutées» à la tête des établissements médiatiques publics, des institutions placées sous le régime de l'administration judiciaire et de «Dar Assabah», et d'annuler toutes les décisions prises à cet effet. La motion met l'accent sur la nécessité d'assurer la séparation entre l'administration et la rédaction dans la gestion des médias, et à mettre en place des comités de rédaction par voie d'élection ou consensus. Elle plaide en faveur de l'élaboration d'un code de conduite, réaffirmant son rejet catégorique de porter atteinte au droit syndical, d'imposer des restrictions aux journalistes, de les réprimer pour leurs opinions syndicales, ou de procéder à des retenues sur salaires des grévistes. La motion appelle à régulariser la situation précaire et en suspens du personnel dans les différents médias, de même qu'elle rejette les modes de recrutement illégaux, tout en préconisant l'institution du principe du concours transparent, sur la base de la compétence, et le recrutement conformément au Code du travail, aux lois et aux conventions y afférentes. Elle souligne l'impératif d'incriminer les agressions matérielles et morales ciblant les journalistes et les professionnels du secteur et d'ouvrir ipso facto une enquête sérieuse sur chaque violation et atteinte.