... pour protester contre la situation de pauvreté dans la région de Sidi Bouzid Zouheir Maghzaoui, membre du bureau politique du Mouvement «Al-Chaâb» a imputé les protestations, sit-in et grèves de la faim observés à Sidi Bouzid à un «échec du gouvernement dans la gestion des affaires du pays à tous les niveaux». Il a expliqué, lors d'une conférence de presse, hier, à Tunis, que le secrétaire général d'«Al Chaab» et élu à l'Assemblée constituante, Mohamed Brahmi, a entamé une grève de la faim en réaction au refus des autorités régionales d'établir un dialogue avec la population du village «El-Omrane», à Sidi Bouzid. «Au lieu d'opter pour le dialogue dans le traitement des dossiers sociaux pour répondre aux revendications de développement et d'emploi exprimées par les habitants d'El-Omrane, les autorités ont préféré recourir à la solution sécuritaire, à la répression et à la violence», a-t-il déploré. Les représentants du Mouvement Al-Chaâb à l'Assemblée constituante se sont adressés aux trois présidences pour poser le problème du développement et des questions urgentes à Sidi Bouzid «mais personne, au sein de ces trois institutions, ne les a écoutés», a-t-il encore dénoncé. Les élus d'Al-Chaâb «ont ainsi choisi d'entrer en grève de la faim pour sensibiliser à la cause de ces régions qui vivent de manière primitive et sous le seuil de pauvreté», a-t-il souligné. «Le rejet de l'actuel gouverneur de Sidi Bouzid n'est pas dû à sa couleur politique mais à son manque de sérieux et d'efficacité dans le règlement des dossiers les plus urgents», a-t-il encore affirmé, mettant également en cause le traitement privilégié qu'il accorde à certains habitants de la région sur la base de leur appartenance politique. Le Mouvement Al-Chaâb demande la libération immédiate des personnes arrêtées lors des violences de Sidi Bouzid et l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires engagées à leur encontre. Il demande aussi la démission du gouverneur «qui porte l'entière responsabilité des tensions dans la région et de la campagne sécuritaire menée contre les jeunes qui ont fait la révolution».